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CONTEMPLATION

Du latin contemplatio, « observation attentive » (traduit le grec theôria). - Chez Platon, vision par l’âme des réalités intelligibles. - Chez Aristote, activité désintéressée de l’esprit, par opposition à l'action pratique. - Dans le vocabulaire de la théologie, connaissance de Dieu acquise par la méditation. • Pour Aristote, l’homme se définissant avant tout par son esprit, ce n'est que dans l'activité conforme à sa fonction propre, donc dans la vie contemplative (la spéculation intellectuelle), qu'il peut se réaliser et atteindre le vrai bonheur.

CONTEMPLATION, n.f. (lat. contemplatio « action de regarder attentivement »). Concentration prolongée et admirative de l’attention qui amène le sujet à se laisser progressivement absorber dans l’objet de sa pensée. Aristote opposait l’activité de pure connaissance, de nature contemplative, à l’action et à la production. L’opposition entre l’action et la contemplation est restée, à travers les siècles, très vivante dans les esprits. En spiritualité, la contemplation est une forme de prière non verbale, qui recherche l’union à Dieu au-delà des paroles, des représentations, de la méditation et des dispositions affectives. C’est une orientation simple, mais absolue de l’esprit et de la volonté vers Dieu.

CONTEMPLATION

♦ Le terme désigne depuis Platon et Aristote l’aboutissement de l’activité théorique de l’esprit (éventuellement accompagnée de béatitude), par opposition aux activités pratiques ou poétiques. La théoria grecque, en raison de sa connotation visuelle (elle désigne initialement la saisie des formes et aspects du visible), implique un transfert du visible à l’intelligible (des apparences aux Idées ou au vrai), et les philosophes ultérieurs, de saint Augustin à Spinoza, confirmeront cette visée ontologique : il s’agit alors de la contemplation de Dieu. Ainsi, l’intuition intellectuelle qui fonde la contemplation ontologique compare cette dernière à une vision. ♦ Cependant, la vie contemplative - notamment monacale dans le christianisme - suppose plutôt une intériorisation de la pensée que son orientation vers un visible extérieur. De surcroît, le développement de la conception moderne du savoir, fondé sur l’expérimentation et la volonté d’une efficacité pratique, contredit le principe de la théoria antique. C’est pourquoi, historiquement, la contemplation n’est plus conçue comme participant de la connaissance : chez Kant, Hegel ou Schopenhauer, elle ne trouve sa place qu’en tant que catégorie de l’expérience esthétique, d’ailleurs centrée sur les arts visuels. L’œuvre plastique peut être « contemplée » dans la mesure où elle expose une existence sensible stable. Mais la passivité que suppose alors la contemplation peut elle-même être mise en cause, s’il est vrai que tout rapport esthétique avec une œuvre demande plutôt une relation vivante et active.

CONTEMPLATION (n. f.) 1. — Toute activité humaine qui n’a pour but ni l’action, ni la production ; la pensée est contemplation si elle n’a d’autre but qu’elle-même. 2. — Pour les mystiques, fusion de la pensée avec son objet.


contemplation, observation attentive. — Toute contemplation implique une certaine joie, liée d'abord à l'expérience profonde du repos : la première forme de contemplation était, chez les Anciens, celle du ciel étoilé. Les philosophes grecs, et à leur suite les mystiques, la placent au-dessus de la pensée discursive (c'est-à-dire des raisonnements de l'esprit). C'est une croyance répandue en Inde que la contemplation peut faire des miracles, et d'abord sur nous-mêmes, en nous rendant insensibles à la douleur et en nous amenant, par l'intermédiaire du yoga, au salut et au monde du néant (nirvanâ). La contemplation s'oppose à l'« action »; on l'identifie souvent à la recherche désintéressée, à la spéculation.

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