Constance II (317-361) ; empereur romain [337-361].
Constance II (317-361) ; empereur romain [337-361]. Très tôt, Constantin s'était préoccupé de sa succession. Dès 317, il avait désigné trois Césars : Crispus, son fils aîné, le fils de Licinius, Licinius le Jeune, et son dernier-né Constantin IL En 324, la défaite de Licinius entraîne l'élimination de son fils, lequel est remplacé, comme César, par C., âgé de sept ans. En 326, Crispus est exécuté pour une affaire de moeurs. Constant, né en 320, troisième fils de Constantin, est alors (333) promu César, suivi (335) par le neveu de l'empereur Dalmatius. Néanmoins à la mort de Constantin (22 mai 337), l'Empire reste trois mois et demi sans Auguste, les quatre Césars continuant à gouverner. Enfin (sept. 337) l'armée, peut-être inspirée par C., massacre Dalmatius ainsi que le frère de Constantin, et presque tous les autres membres de sa famille (Julien et son demi-frère Gallus exceptés). Le 9, les trois fils prennent le titre d'Auguste : à C., l'Orient ; à Constantin II, l'Occident ; le jeune Constant restant sous la tutelle de ce dernier. Dès 339, Constant se libère de cette dépendance, bat et tue Constantin II (340). Restent donc deux empereurs, Constant et C., qui se partagent le monde romain pendant dix ans (340-350). En Occident, Constant soutenait le catholicisme tandis que C. s'appuyait, en Orient, sur l'arianisme. Pourtant cette dyar-chie se dérégla non à cause des querelles religieuses mais par l'intervention d'un officier à demi barbare, Magnence, qui prend le pouvoir en Gaule, tue Constant puis se rend maître de tout l'Occident. Exemple suivi : en Pannonie, à Rome des usurpateurs apparaissent. C., accaparé par la guerre contre les Perses, se retourne vers l'Occident et au terme d'une guerre de deux ans, marquée par sa victoire meurtrière de Mursa (sept. 351), se retrouve seul empereur. L'unité de l'Empire est rétablie (353). L'empereur est jeune (35 ans). Pour l'aider dans ses tâches, il nomme d'abord Gallus, son cousin, qui le remplace à Antioche (351-354) pendant que C. se trouve en Occident. Après le meurtre de Gallus, Julien, proclamé César (355), est renvoyé en Gaule pour y repousser les Germains, alors que C., lui, regagne l'Orient. En 360, parce que Julien a été acclamé Auguste malgré lui, C. quitte le front perse, marche contre l'usurpateur, mais malade, meurt à Tarse (3 nov. 361), non sans avoir reconnu comme successeur Julien. Si le règne de C. n'a pas le caractère novateur de celui de son père, il est néanmoins important. Et la personnalité de C., maltraité par l'historien Ammien Marcellin, est loin d'être négligeable. Instruit, imbu de sa charge, de sa grandeur et de ses devoirs, arien convaincu qui combat le paganisme (en 353, il interdit à nouveau les sacrifices nocturnes rétablis par Magnence ; en 356, il prohibe tous les sacrifices, même diurnes, et ferme des temples), impressionné par la grandeur de Rome et de ses monuments (visite en 357), cruel et implacable contre tous ceux qui affaiblissent son pouvoir, C. perfectionne l'appareil d'État mis sur pied par Constantin, transforme le conseil du Prince en consistoire, définit les titres palatins, développe les organes de répression et de contrôle policier (notaires, agentes in rebus), crée une carrière parallèle à celle des sénateurs qu'il réserve aux chefs de la bureaucratie (maîtres des bureaux de la cour, comtes du Consistoire), porte le Sénat de Constantinople à 2 000 membres, comme celui de Rome, accentue ainsi le partage géographique entre clarissimes de l'Occident et ceux de l'Orient et fait de Constantinople l'égale de Rome sur le plan juridique. Autant d'éléments qui ont permis de voir en C. le premier empereur byzantin. Bibliographie : C. Vogler, Constance II et l'administration impériale, Strasbourg, 1979 ; A. Chastagnol, Le Bas-Empire, 2e éd., 1991 ; B. Lançon, Le Monde romain tardif, 1992.
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