Databac

COMNÈNE Anne

COMNÈNE Anne. Princesse byzantine. Née le 1er décembre 1083, morte en 1148, Anne Comnène, fille d'Alexis Ier, dit le Grand, « basileus » de Constantinople, qui régna de 1081 à 1118, reporta sur son oeuvre ses ambitions déçues, après qu'elle eut abandonné l'espoir de régner. Son père était déjà au pouvoir depuis deux ans lorsqu'elle naquit; il lui fit donner une instruction particulièrement poussée dans le domaine des lettres. Toute jeune encore, elle fut promise en mariage à Constantin Ducas, fils de l'empereur Michel VII Ducas, qui avait été détrôné en 1078. Après la mort de son fiancé, elle épousa Nicéphore Bryenne, qui avait vingt et un ans de plus qu'elle. Il était le fils de Nicéphore Bryenne, général de Michel Parapinace, qui s'était fait proclamer empereur, mais vaincu et pris, avait eu les yeux crevés en 1079. Son fils jouissait de la faveur d'Alexis Comnène qui lui conféra le titre de César à l'occasion de son mariage. Nicéphore avait comme son épouse une vive inclination pour les lettres, mais tout porte à croire que ce ne fut pas un mariage d'amour. Anne Comnène aidait son père dans l'administration de l'État, de sorte qu'avec son expérience grandissait son désir de régner. Irène Comnène, épouse d'Alexis, était si fort attachée à sa fille qu'elle usa de tout son pouvoir pour que l'empereur consentît à écarter du trône son fils Jean, au bénéfice d'Anne et de son mari. Le refus de l'empereur, le loyalisme de Bryenne rendirent vaines ces machinations, si bien qu'à la mort d'Alexis, les deux femmes se retirèrent dans un monastère. Elles ne laissèrent point toutefois d'intriguer, et montèrent une conspiration pour détrôner le nouvel empereur. Mais Bryenne s'y opposa encore une fois, ce qui lui valut d'être accablé d'injures. A la suite de cette affaire, les biens d'Anne Comnène furent confisqués; mais son frère les lui restitua peu après, avec une grande générosité. Anne Commène, qui avait trente-cinq ans, renonça à ses ambitions et se réfugia dans ses souvenirs; elle résolut d'écrire la vie d'Alexis Ier et de consigner ses hauts faits. C'est ainsi que naquit l'Alexiade, destinée à continuer l'Histoire d'Isaac Commène, Constantin Ducas, Romain Diogène et Michel Parapinace que Nicéphore Bryenne, mort en 1137, n'avait point achevée. Cette oeuvre, empreinte d'une piété familiale exemplaire, est trop partiale pour être utilisée par un historien. Elle fut néanmoins traduite en allemand par Schiller et en français par le président Cousin.

Liens utiles