COMMODE, Lucius Aelius Aurelius Commodus

Empereur romain (180/92). Fils de Marc Aurèle, il fut associé à l'Empire par son père en 176, après la révolte d'Avidius Cassius en Orient. Cette décision mécontenta les sénateurs, qui eussent souhaité que Marc Aurèle choisît son successeur dans leurs rangs. Son père mort (mars 180), Commode se hâta de conclure la paix sur le Danube et son règne ne fut pas troublé par d'autres guerres. Ses relations avec le Sénat s'envenimèrent encore lorsqu'on le vit choisir pour ministres un Bithynien et un Phrygien. Dans l'aristocratie, de nombreux complots se formèrent contre l'empereur, qui y répondit par des exécutions. En Gaule et en Espagne se déclencha la guerre des déserteurs. Les historiens, qui se sont fait l'écho des haines sénatoriales, ont chargé Commode de tous les vices ; il aurait mis à mort une de ses sœurs, Lucilla, et sa femme, Crispina ; d'une taille et d'une force extraordinaires, il aurait aimé s'habiller en Hercule et se produire au cirque comme gladiateur. Victime d'une conspiration de palais, il fut empoisonné par sa maîtresse, Marcia ; mais il réussit à rejeter le poison et Marcia le fit alors étrangler.

Commode, L. Aurelius Commodus (161-192) ; empereur romain [180-192].

Fils de Marc Aurèle et de Faustine la Jeune, C. est le premier empereur à être né dans la pourpre. Éducation soignée : il est préparé à ses fonctions car il n’y a aucun doute, il ne pouvait y avoir d’autre successeur à l’empereur philosophe que son fils malgré sa personnalité. En 166, il est César ; en 175 « Prince de la Jeunesse » ; l’année suivante il reçoit la puissance tribunicienne. En 177, alors qu’il est consul pour la première fois, C. est associé au pouvoir avec le titre d’Augustus. En 178, il accompagne Marc Aurèle sur le Danube lors de la deuxième guerre germanique. A la mort de son père, il devient donc empereur sans la moindre difficulté. Immédiatement, sous l’influence des amis du défunt, C. reste sur le Danube, négocie une paix victorieuse avec les Quades et les Marcomans et rejoint Rome. En 182, sa soeur Lucilla complote contre lui avec quelques sénateurs. Désormais, C. vit dans la peur d’être assassiné, se défie du Sénat, inaugure un règne de terreur et laisse gouverner en son nom par des favoris éliminés lorsqu’ils sont trop puissants (182-185, Perennis, préfet du prétoire; 185-189, Cléandre, affranchi). Lui-même, qui se livre à une vie de débauche, présente des signes de démence mystique qui s’accentuent à partir de 190. Il prétend être Hercule, veut refondre Rome qui devient « colonie commodienne », rebaptise les légions, les flottes, les mois de l’année. S’estimant le premier des gladiateurs, il souhaite transformer le cortège rituel du Ier janvier 193 en cortège de gladiateurs. Il est étranglé le 31 décembre 192 par trois de ses victimes éventuelles, dont Marcia, sa maîtresse. La folie de C. n’eut de répercussions que dans la Ville. L’Empire n’en souffrit guère. Avec sa mort s’achèvent une dynastie et une époque, celles des Antonins. S’ouvre une période de crise, la plus grave depuis l’année des quatre empereurs (68-69).