COMBES Émile
Homme politique français. Engagé dans la politique, il devint un des chefs du radicalisme, fut président du Sénat (1894/95), ministre de l'Instruction publique (1895/96) et succéda à Waldeck-Rousseau comme président du Conseil de mai 1902 à janv. 1905. Toute sa politique se résuma dans un anticléricalisme intransigeant : dépassant les intentions de Waldeck-Rousseau, il appliqua sans nuance la loi sur les congrégations du 17 juill. 1901, supprima en quelques jours plus de 2 500 écoles religieuses et fit voter la loi du 7 juill. 1904 interdisant l'enseignement à tous les congréganistes. Cette politique entraîna la rupture du gouvernement républicain avec le Saint-Siège et orienta Combes vers la séparation de l'Église et de l'État (v. SÉPARATION). Obligé de démissionner à la suite du scandale de l'« affaire des Fiches » provoqué par les agissements de son ministre de la Guerre, le général André, Combes avait du moins fondé d'une manière durable le principe de la laïcité de l'État républicain en France.
Combes, Émile (Roquecourbe 1835-Pons 1921) ; homme politique français.
Son nom est attaché à la politique anticléricale de la IIIe République et à la naissance de l'État laïc. Né dans une famille d’artisans modestes du Tarn, C., éduqué par un oncle curé, fait des études de théologie et se destine à la prêtrise. Renonçant à cette vocation, il devient médecin et épouse une jeune fille riche originaire de Pons, où il s’installe définitivement. Commence alors une carrière politique de notable local : conseiller municipal (1869), maire (1874), conseiller régional (1879) et sénateur (1885). En fondant en 1891 le « groupe de la gauche démocratique » au Sénat, C. entame sa véritable carrière nationale. Président du Sénat (1894), ministre de l’instruction publique (1895-1896), le dirigeant radical devient président du Conseil (mai 1802-janv. 1905). Son cabinet reprend les principes de la « défense républicaine » à travers le contrôle de l’administration française et la politique de laïcité illustrée par les lois de l’été 1904 : interdiction d’enseigner pour toutes les congrégations religieuses (5 juill.) et rupture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège (30 juill.). On attribue à tort au « petit père Combes » - en réalité partisan d’un régime concordaire - la loi de séparation de l’Église et de l'État votée sous le cabinet Rouvier (déc. 1905). Il tombe à la suite du scandale provoqué par son ministre de la Guerre, le général André, qui avait fiché opinions politiques et convictions religieuses de tous les cadres de l’armée grâce à des informateurs francs-maçons. Président du parti radical (1911-1912), ministre d’État pendant la guerre (oct. 1915-déc. 1916), C. reste sénateur de Charente jusqu’à sa mort, le 25 mai 1921.
Bibliographie : É. Combes, La psychologie de saint Thomas d’Aquin, Montpellier, 1860 ; É. Combes, Mon ministère. Mémoires, 1956 ; G. Alquier, Le Président É. Combes, Castres, 1962.
COMBES, Émile (Roquecourbe, 1835-Pons, 1921). Homme politique français. Radical, il mena une politique anticléricale. D'abord destiné à la prêtrise, docteur en théologie ( 1860), Combes rompit avec le catholicisme et devint médecin. Il s'engagea dans la politique et devint l'un des dirigeants du radicalisme. Président du Conseil et ministre de l'intérieur et des Cultes (1902-1905), il s'engagea dans un combat pour établir la laïcité : expulsion des congrégations religieuses, rupture avec le Saint-Siège et préparation de la séparation entre l'Eglise et l'État. Son ministère fut renversé en janvier 1905. Voir Radical (Parti), Séparation des Églises et de l'État.