COLONNA Vittoria
COLONNA Vittoria. Poétesse italienne. Née à Manno vers 1492, morte à Rome le 27 février 1547. Fille du grand Connétable de Naples Fabrizio Colonna, elle fut fiancée à Ferrante d'Avalos, marquis de Pescara, et les noces furent célébrées en 1509 à Ischia. Le 25 novembre, son époux mourut à Milan et Vittoria, qui était en voyage pour le rejoindre, s'arrêta à Rome et s'enferma dans le couvent de Saint-Sylvestre. Quand la guerre survint entre Clément VII et les partisans des Colonna, elle se retira à Marino, puis se mit à errer de couvent en couvent, à Orvieto (1531), à Ferrare (1537), à Florence, à Lucques (1538), non sans retourner assez souvent à Ischia et à Rome où, vers 1538-1540, elle fit la connaissance de Michel-Ange qui s'éprit d'elle. De 1541 à 1544, elle vécut dans le couvent de Sainte-Catherine à Viterbe, mais elle revint ensuite à Rome où elle se retira dans le couvrit des bénédictines de Sainte-Anne de Funari. C'est là qu'elle tomba malade et fut transportée alors dans le palais des Cesarini à l'Argentina où elle mourut. La sérieuse réforme morale qui se préparait au sein même de l'Église l'avait remplie d'anxiété et portée à se rapprocher de Valdès, d'Ochino et de Carnesecchi, mais elle demeura toujours fidèle à sa foi catholique. L'amour, que celle que l'on a surnommée « La Divine » sut inspirer à Michel-Ange, s'harmonisa parfaitement avec sa spiritualité délicate, toujours tournée vers la contemplation des splendeurs célestes et profondément consciente de la vanité des biens terrestres. Raphaël a immortalisé sa beauté physique et Michel-Ange nous a laissé d'elle un dessin tout illuminé de cette lumière intérieure que l'on retrouve dans ses Rimes et dans sa Correspondance échangée avec les personnages les plus illustres de son temps.