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clérouque

Citoyen athénien à qui était attribuée une parcelle de terrain (klêros) dans un pays étranger. La clérouquie, groupe de clérouques, se distinguait de la colonie dans la mesure où ses membres conservaient la citoyenneté athénienne, ne créaient pas une nouvelle communauté indépendante et ne résidaient pas nécessairement sur leur parcelle. Le système de la clérouquie en territoire conquis (grec ou autre) apparut dans les dernières années du VIe siècle av. J.-C. et connut un grand développement au Ve siècle pour devenir un élément important du système impérial athénien. La clérouquie, dirigée par un oikistês, constituait une sorte de garnison permanente en territoire étranger et dans les territoires alliés. Les clérouquies les plus importantes se trouvaient à Chalcis (506, puis v. 446), à Naxos, en Chersonèse de Thrace, à Lemnos, en Eubée (446) et à Égine (431).

clérouquies, colonies qui se distinguaient par le fait que le clérouque conservait toujours sa citoyenneté d’origine et que la clérouquie restait toujours rattachée à la métropole. On connaît seulement les clérouquies athéniennes, bien que d’autres cités aient pratiqué la clérouquie. La terre coloniale était divisée en un certain nombre de lots qui étaient attribués par tirage au sort (kleros) aux citoyens candidats. Le clérouque avait la charge de mettre en valeur, en général par ses esclaves, le lot de terre qui lui était attribué et dont il devenait propriétaire. Cependant, il arrivait souvent que le clérouque restât à Athènes, en surveillant de loin son domaine colonial. C’est en Eubée, après la conquête de Chalcis (506 av. J.-C.), que les Athéniens établirent leur première clérouquie, constituant cinq cents lots qui furent distribués aux citoyens pauvres. D’autres clérouquies furent ensuite établies dans les îles (Skyros, Lemnos, Imbros). En général, on laissait les anciens habitants en place comme à Lesbos, où ils conservèrent le droit de cultiver leurs champs distribués aux clérouques, à la condition de leur payer une redevance annuelle de deux mines. Mais parfois on expulsait la population en masse, comme à Égine ou à Potidée. Il pouvait arriver, quoiqu'on connaisse peu de cas, comme dans l’île de Mélos, que les hommes fussent mis à mort, et les femmes et les enfants réduits en esclavage. Les clérouquies d’Athènes furent abolies après la bataille de l’Ægos-Potamos, mais quelques-unes furent rétablies lorsque Athènes retrouva sa prépondérance maritime.