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Claudien (Claudius Claudianus)

Claudien fut le dernier grand poète latin de la tradition classique. Né à Alexandrie à la fin du IVe siècle apr. J.-C., il arriva en Italie avant 395. Sa langue maternelle était le grec, mais il écrivait en latin et connut un succès immédiat comme poète à la cour d’Honorius, jeune empereur d’Occident; il composa en hexamètres des hommages à l’empereur et à ses ministres, notamment un panégyrique en trois livres du général et régent Stilicon. (On déduit la date de la mort de Claudien de son silence sur les exploits de Stilicon postérieurs à 404.) Il écrivit d’autres poèmes fustigeant violemment les ennemis politiques d’Honorius, surtout dans l’empire d’Orient (où régnait Arcadius, frère aîné d’Honorius) ; il attaqua en particulier Rufinus, tuteur d’Arcadius, et l’eunuque Eutropius, successeur de Rufinus. Claudien écrivit un épyllion (incomplet) de 526 vers sur la défaite de Gildon, qui avait fomenté une insurrection en Afrique, et un autre à propos de la victoire de Stilicon sur le roi wisigoth Alaric à Pollentia (Pollenza). Dans ces poèmes, Claudien fait preuve d’un enthousiasme sincère pour l’Empire, dans une langue d’une grande habileté technique et rhétorique, et dont la vigueur approche parfois la grande éloquence, encore qu’il fasse preuve d’exagération dans ses panégyriques comme dans ses invectives. Il use abondamment de l’allégorie, de l’allusion et des épisodes mythologiques. Outre ses poèmes politiques, il écrivit un épithalame et quatre courts poèmes à l’occasion du mariage d’Honorius et de Maria, la fille de Stilicon. Son œuvre la plus aboutie est Le Rapt de Proserpine, en quatre livres, dont nous avons conservé 1 100 vers; il raconte avec beaucoup de charme l’épisode célèbre de l’enlèvement de Proserpine par Pluton dans les champs d’Enna. Il fut également l’auteur de courts poèmes, idylles et épigrammes, surtout en vers élégiaques, sur des sujets très divers : le Nil, le phénix, un porc-épic, une langouste, une statue, un paysage, etc. Le plus connu est l’idylle sur le «Vieillard de Vérone», imitation des vers de Virgile sur le vieux jardinier de Tarente (Géorgiques IV, 125). La cour d’Honorius était chrétienne, mais la poésie de Claudien atteste une prédilection pour l’ancienne religion païenne, et il est probable qu’il ne se convertit jamais. On lui éleva une statue de bronze sur le forum de Trajan; l’inscription qu’elle portait est conservée à Naples.

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