CLARE John
CLARE John. Né le 13 juillet 1793 à Helpstone, près de Peterborough (Nothamp-tonshire, Angleterre), mort le 19 mai 1864 à Northampton. Fils d'un misérable paysan, cet écrivain anglais, qu'on a surnommé « le paysan poète du Northamptonshire », commença de travailler comme aide jardinier dès l'âge de douze ans. Dans ses moments de loisir il parvint cependant à apprendre à lire, s'enchanta de Robinson Crusoë et découvrit sa vocation poétique à dix-sept ans après la lecture des Saisons de Thomson, lecture qui coïncidait, pour Clare, avec les épreuves d'un amour malheureux pour la fille d'un riche fermier. Après s'être engagé dans la milice à dix-neuf ans, il mena une existence précaire en compagnie de bohémiens, puis comme jardinier à Burghley Park, puis comme ouvrier dans un four à chaux, d'où il fut congédié pour avoir distribué des prospectus annonçant la parution de ses poèmes. Il était tombé à la charge de la charité publique de sa paroisse lorsqu'un libraire de Stamford, ayant lu par hasard quelques vers de lui, le présenta à Taylor, l'éditeur de Keats et de Snelley, qui publia en 1820 ses Poèmes descriptifs de la vie des champs; ils reçurent un chaleureux accueil de la critique et du public. Clare, bien qu'assuré désormais d'une rente annuelle de quarante-cinq livres, continua de vivre dans l'indigence : marié en 1820, il se trouvait en effet à la tête d'une famille chaque année plus nombreuse. Il publia encore Le Ménestrel du village; Le Calendrier du berger, paru en 1827, n'eut aucun succès, non plus que, huit ans plus tard, La Muse rurale, et le poète dut retourner travailler à la ferme. Mais la misère avait déjà ébranlé sa raison, et il allait mourir dans un hospice d'aliénés.