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CLAIRVAUX Bernard de

CLAIRVAUX Bernard de (1090-1153). Ce moine cistercien né dans une famille noble bourguignonne fonde l’abbaye de Clairvaux en 1115 et y prône une vie ascétique exemplaire (pureté, pauvreté, respect strict des Écritures). Défenseur de l’ordre féodal et vivement opposé à tout changement, il accède, en 1146, à la demande du pape de prêcher la deuxième croisade et combat avec détermination l’hérésie cathare. Auteur de plusieurs ouvrages, il est canonisé en 1174.
Bernard de Clairvaux, saint (1090-1153) ; abbé cistercien.
Le 21 mars 1098 naît le monastère de Cîteaux sous l'impulsion de Robert de Molesmes et d’Étienne Harding. On y crée une branche de l’ordre bénédictin, marquée par une interprétation stricte de la règle et une grande austérité. L’expérience est limitée et rencontre quelques difficultés, quand au printemps de 1112, un groupe d’une trentaine de recrues, dirigé par B., vient se présenter à l’abbé Étienne pour appuyer son action. Sans jamais être abbé de Cîteaux, B. joue dès lors un rôle prépondérant dans l’expansion de l’ordre, mais tient aussi une place de premier plan dans l’histoire spirituelle, littéraire et politique de la première moitié du XIIe siècle. Né à Fontaine dans une famille de petits seigneurs bourguignons, consacré jeune au clergé et donc aux études, B. prend très vite un ascendant essentiel à Cîteaux, qui commence à essaimer : ses « filles » naissent dans l’intervalle de quelques années, La-Ferté-sur-Grosne en 1113, Pontigny en 1114, Morimond et Clairvaux en 1115: c’est cette dernière que B. est chargé de mettre sur pied ; il en demeure abbé jusqu’à sa mort (20 août 1153). Une organisation généalogique des « filiations » (fondations tirées d’une maison mère) sous-tend une forte organisation hiérarchique. A la mort de B., l’ordre cistercien compte près de 350 abbayes ; la seule lignée claravalienne regroupe environ 170 abbayes, dont 68 filles, alors qu’environ 700 moines vivent à Clairvaux même ; c’est elle aussi qui donne naissance aux plus importantes des abbayes éloignées : Irlande et Écosse, Portugal, Italie méridionale, Scandinavie. Issu d’un lignage de chevaliers, B. est par ailleurs l’un des principaux propagandistes et inspirateurs des ordres militaires ; il jette lui-même les bases de la règle des Templiers. Styliste de talent, écrivain inspiré, pratiquant tous les genres (commentaires, lettres, sermons, traités, jusqu’au théâtre), B. promeut la dévotion mariale. C’est aussi un polémiste incisif, et un contradicteur redoutable quand il trouve un adversaire sur sa route : ils n’ont pas manqué à celui qui a voulu être, sur une base éthique, l’arbitre et la conscience de son temps. Il tance rois et papes, évêques et abbés. Il polémique avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, poursuit avec acharnement ceux qui à ses yeux dévient, comme Abélard, ou se rangent d’eux-mêmes dans l’hérésie, comme les Cathares, au prestige montant, et Arnaud de Brescia. Infatigable artisan de la victoire du pape Innocent II contre Anaclet [II] dans le schisme suscité par la double élection du 14 février 1130, il prêche la deuxième croisade avec autant de fougue en 1146 (devant Louis VII à Vézelay, le 31 mars ; devant Conrad III à Spire, le 25 déc.), tout en condamnant les massacres de juifs dont elle a été l’occasion. Dès 1145, son secrétaire Geoffroy d’Auxerre rassemble les matériaux d’une Vie, poursuivie entre autres par Guillaume de Saint-Thierry et authentifiée en 1155 avant l’adjonction d’un sixième livre.
Bibliographie : M. Pacaut, Les Moines blancs : histoire de l’ordre de Cîteaux, 1993.


CLAIRVAUX. Célèbre abbaye cistercienne fondée dans l'Aube en 1115 par saint Bernard. Elle devint la maison mère de nombreux couvents en Europe. Clairvaux servit de prison après la Révolution. Elle fait partie des « quatre premières filles » de Cîteaux avec La Ferté, Pontigny et Morimond.