CINO da Pistoia

CINO da Pistoia (Guittoncino de' Sighi-buldi). Jurisconsulte et poète italien. Né à Pistoia (Toscane) en 1270 (?), mort dans cette même ville entre la fin de 1336 et le début de 1337. A Bologne, il étudia le droit à l'école d'Accurse, notamment, puis à Orléans, en 1292, suivit les cours de Belle-perche. Il regagna Pistoia en 1302, en est exilé pendant trois années avec les Noirs, y rentra en 1306, et fut alors nommé assesseur au tribunal, pour les causes civiles. En 1310, il suivit Louis de Savoie ambassadeur à Florence, puis à Rome où celui-ci le fit nommer au tribunal. Cino da Pistoia regagna ensuite Bologne où il passa son doctorat en droit et, pendant les dix ans suivants, fut alternativement professeur et juge. En 1333 il se fixa à Pistoia et se mêla à la vie politique, se signalant par sa prise de position contre la suprématie du pouvoir religieux. Parmi les ouvrages juridiques de Cino da Pistoia, le plus important demeure la Lectura in Codicem, commentaire sur les neuf premiers livres du Code Justinien — v. Corpus de droit civil. Ses Rimes — en majeure partie écrites en l'honneur de Selvaggia (Vaggia Vergiolesi ?) — appartiennent au dolce stil nuovo finissant, mais portent une empreinte personnelle. Dante fut l'ami de Cino da Pistoia et dans le Traité de l'éloquence vulgaire il le désigne comme le plus grand poète d'amour de style « noble » ; quant à Pétrarque, il déplora sa mort dans un sonnet fameux : « Piangete donne, e con voi pianga amore » (« Pleurez, femmes, et qu'avec vous pleure l'amour »).