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Chute

La chute est une figure macrostructurale, à titre de variété de sentence. C’est donc une formule destinée à toucher, qui est placée à un endroit stratégique dans le discours : normalement, c’est à la fin, à usage de conclusion frappante ; mais on peut en trouver aussi de réparties dans le cours du discours, ce qui doit alors produire chaque fois un effet de pause provisoire. Sinon, en rhétorique normative, la prolifération des chutes internes est considérée comme un vice. L’orateur risque effectivement, poussé dans cette tendance, à se préparer une multitude d’étapes où il attendrait comme des applaudissements : il y aurait alors un effet de ridicule, outre que s’ensuivrait une fâcheuse impression d’interruption dans le développement de l’affaire. En tout état de cause, la chute doit prendre la forme d’une expression brillante et surprenante, par reprise de termes, rapprochement de situations ou jeu d’esprit quelconque ; mais, là aussi, il convient d’éviter le danger de la plaisanterie pure, du plat jeu de mots, prononcés quasiment pour eux-mêmes, et qui paraîtraient incongrus. Comme on le constate, la tradition rhétorique a sur cette question de la chute une position plutôt nuancée.

=> Figure, macrostructurale; sentence, pointe; clausule; orateur, toucher; vices.

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