Databac

CHIRAC Jacques

Homme politique français. Député gaulliste de la Corrèze, puis secrétaire d'État à l'Emploi, il négocia avec les syndicats durant la crise de 1968. Après avoir occupé divers postes ministériels, dont celui de l'Agriculture (1972/74), il devint Premier ministre du président Giscard d'Estaing en mai 1974 et s'imposa comme chef du mouvement gaulliste. En désaccord politique avec Giscard, il démissionna en août 1976. Élu maire de Paris, en 1977, à la tête du RPR nouvellement formé, il fut candidat de ce mouvement à la présidentielle de 1981, mais ne put participer au second tour qui vit la victoire du candidat de gauche, F. Mitterrand, sur V. Giscard d'Estaing. Après la victoire de la droite aux législatives de mars 1986, il inaugura la première « cohabitation » entre droite et gauche à la tête de l'État et devint Premier ministre. Candidat à la présidentielle de mai 1988, il fut devancé au second tour par F. Mitterrand. Il fut réélu maire de Paris en 1983 et en 1989. En mars 1993, après la victoire de la droite aux législatives, il ne souhaita pas renouveler l'expérience de la cohabitation et laissa Édouard Balladur s'installer à Matignon. Abandonné par ses anciens soutiens au profit du Premier ministre, que tous les sondages donnaient déjà vainqueur de l'élection présidentielle, il mena une longue campagne de terrain. Dénonçant la « pensée unique » et le conformisme, il tenta de s'imposer comme le candidat du changement, soucieux de résorber la « fracture sociale » grandissante dans le pays. Au premier tour de l'élection présidentielle d'avr. 1995, avec 20 % des voix, il élimina Édouard Balladur, devenu son rival. Au second tour, il emporta l'élection en battant le candidat socialiste Lionel Jospin avec 52,8 % des suffrages. Il choisit comme Premier ministre Alain Juppé et prit une voie socio-économique moyenne. La politique étrangère montra les premiers changements. En reprenant les essais nucléaires dans le Pacifique il provoqua un vaste mouvement de protestation international mais son attitude de fermeté dans le conflit bosniaque fut saluée par de nombreux pays. En France, sa cote de popularité chuta rapidement, alors qu'en déc. 1995, la France était paralysée par un mouvement de grèves dans le secteur public. Il supprima le service national et affirma la présence de la France par la diplomatie, tant en Asie qu'au Proche-Orient. En dépit des sondages favorables à la majorité, Jacques Chirac décida, en avr. 1997, de dissoudre l'Assemblée nationale qui lui était pourtant acquise. Contre toute attente, les électeurs élirent une majorité de gauche qui limita sa liberté d'action pendant cinq années de cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin. En juin 2000, Jacques Chirac se rallia au projet de révision de la Constitution visant à réduire la durée du mandat présidentiel à cinq ans. Le quinquennat fut approuvé par référendum, le 24 sept. 2000, à plus de 70 % des suffrages, malgré un niveau d'abstention sans précédent. J. Chirac fut réélu président en avr. 2002.
Chirac, Jacques (né à Paris en 1932) ; président de la République française depuis 1995. Petit-fils d’instituteurs corréziens, fils d’un administrateur de sociétés aéronautiques lié à Henri Potez et Marcel Dassault, C., major de sa promotion à l’école des blindés de Saumur, énarque, membre de la Cour des comptes, entre en 1962 au secrétariat général du gouvernement, puis au cabinet du Premier ministre Georges Pompidou dont il devient l’homme lige. Député de la Corrèze et secrétaire d’Etat aux Affaires sociales chargé de l’emploi en 1967, participant aux négociations de Grenelle en mai 1968, il devient secrétaire d’État à l’Économie et aux Finances en juin suivant, le reste sous Couve de Murville à la demande de Pompidou, dont il est une sorte de représentant personnel au gouvernement, avant d’être le trésorier de sa campagne présidentielle. Il conserve le même portefeuille sous Chaban-Delmas, puis est en 1971 ministre des relations avec le Parlement, en 1972 ministre de l’Agriculture, en 1974 ministre de l’intérieur. Hostile à Chaban-Delmas, il préconise un candidat unique de la majorité aux présidentielles de 1974, et soutient dès le premier tour Valéry Giscard d’Estaing. Celui-ci le nomme Premier ministre, mais ses réticences quant aux réformes engagées, l’échec de sa relance économique et le sentiment d’une marginalisation du gaullisme le font démissionner en août 1976. Entre-temps, il a pris en main le parti gaulliste, qu’il rebaptise en décembre 1976 Rassemblement pour la République et qu’il préside jusqu’en 1994. Élu maire de Paris en 1977 contre le candidat du Président, et constamment réélu jusqu’en 1994, il s’en prend violemment au libéralisme et à l’européisme gouvernementaux lors des élections européennes de 1979. Sa candidature aux élections présidentielles de 1981 ne rassemble que 18 % des voix au premier tour, mais empêche sans doute la réélection de Giscard d’Estaing, ce qui fait de lui le seul vrai leader de l’opposition de droite. A ce titre, il est Premier ministre de la cohabitation après les législatives de 1986 ; converti à un libéralisme vigoureux, il se heurte à des manifestations étudiantes et des tensions sociales qui paralysent son action. Il est battu, avec 46 % des voix, au second tour des présidentielles de 1988. Cela ne compromet d’ailleurs pas sa position au sein de la droite, dont il semble le meilleur candidat à la présidence, au moins jusqu’aux législatives de 1993, après lesquelles il refuse d’être le Premier ministre de la seconde cohabitation, laissant ce rôle à Édouard Balladur. Élu président de la République au second tour le 7 mai 1995 avec 52,64 % contre le candidat socialiste Lionel Jospin, il choisit pour Premier ministre Alain Juppé.


CHIRAC, Jacques (Paris, 1932 ). Homme politique français. Président du RPR (Rassemblement pour la République) de 1976 à 1994, maire de Paris de 1977 à 1995, il fut Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1976), puis de François Mitterrand (1986-1988) durant la période dite de cohabitation. Il a été élu président de la République le 7 mai 1995, battant le candidat socialiste, Lionel Jospin.