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CHESTOV Léon

CHESTOV Léon. Ecrivain et philosophe russe. Né en 1866 à Kiev (Russie), mort en France en 1938. Après avoir étudié le droit à l'université de Kiev, il se consacra à l'étude des problèmes de philosophie morale. Très influencé par Nietzsche et Kierkegaard, il leur a consacré de nombreux essais : Kierkegaard et la philosophie existentielle, L'idée du bien chez Tolstoï et Nietzsche [1900]. Dostoïevski et Nietzsche [1903]. Le souci mystique formait le centre de sa pensée. Il a étudié avec une avidité passionnée, comme des éléments de sa propre préoccupation, l'essence mystique d'écrivains tels que Tolstoï ou Dostoïevski. Ce fut sous l'empire d'un tel besoin mystique que Chestov rechercha pour le sentiment religieux un domaine où il ne pût se heurter à aucune contradiction logique, et qu'il situa l'objet de la croyance par-delà tout obstacle contre lequel elle pût se briser. Boris de Schloezer, le comparant et l'opposant à Socrate, « rationaliste et moraliste enthousiaste », nous montre un Chestov « irrationaliste et immoraliste », mais religieux. Pour Chestov, le crime de la morale, c'est de mettre quelque chose au-dessus de Dieu. Il s'en prend également à la science et aux fondements de notre logique dont, sans nier leur valeur pratique, il refuse d'admettre qu'elles épuisent la réalité. Dans la logique comme dans la morale, il établit la même « discrimination des domaines », confirmant ce point de vue essentiel à ses yeux : « on ne s'organise pas avec ou contre Dieu; toute organisation et tout arrangement sont en dehors de Dieu ». Son mysticisme fait une place strictement déterminée à la croyance, qu'il exclut des domaines où elle s'introduisait en fraude. Citons de lui : La Nuit de Gesthsémani, Le Pouvoir des clés, Sur les confins de la vie, L'Apothéose du dépaysement (1927), Athènes et Jérusalem [ 1938]. Ses oeuvres, où se révèle une remarquable puissance de spéculation, font de lui l'un des plus hauts représentants de la pensée russe contemporaine. ? « La pensée philosophique de Léon Chestov est si extraordinaire, si inattendue, elle ressemble si peu à ce que nous offre généralement la philosophie qu'on risque facilement de ne pas la saisir, cette préhension exigeant, dirait-on, un organe spécial. » A. Lazareff.

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