CHARPENTIER Gustave
CHARPENTIER Gustave. Musicien français. Né le 25 juin 1860 à Dieuze (Moselle), pays d'Edmond About, dont la famille avait eu pour jardinier le grand-père du musicien; mort à Paris le 18 février 1956. Il est le plus heureux et le plus populaire représentant du naturalisme dans l'opéra français au début du XXe siècle. Fils d'un boulanger aux Salines, il étudia le violon à Tourcoing, puis entra à quinze ans comme comptable dans une filature. Gustave Charpentier, qui donnait des leçons de violon à son patron, fut autorisé par ce dernier à suivre les cours du conservatoire de Lille. Il se rendit ensuite au conservatoire de Paris où il fut l'élève de Massenet pour la composition. Étudiant turbulent, il obtint néanmoins le grand prix de Rome (1887) pour une cantate intitulée Didon , mais ne se montra pas moins fort dissipé durant les trois années (1888-1890) qu'il passa à la Villa Médicis. Ce séjour eut sur sa carrière une influence décisive. La pittoresque suite d'orchestre Impressions d'Italie (1891) fut chaleureusement applaudie aux concerts Colonne et Lamou-reux. La Vie du Poète, symphonie en quatre parties avec choeurs (1892), rallia les suffrages de Gounod et de l'institut tout entier, malgré les outrances d'un livret dans lequel est exalté l'artiste « bohème ». De retour à Paris, Charpentier s'installa à Montmartre. Logeant dans une mansarde, vêtu comme les personnages de Mürger, il fréquentait assidûment les cafés et les bals populaires. C'est encore le héros romantique en rébellion contre la société au nom d'un humanitarisme ardent qui s'exprime dans La Chanson du chemin (1893), brève scène lyrique à deux personnages. Quant aux revendications sociales exprimées dans Impressions fausses (de Verlaine, 1894) pour baryton, choeur et orchestre, elles agitèrent à tel point le public que l'on dut en interdire une seconde exécution. Charpentier prit ensuite Montmartre pour décor, et ce fut l'apothéose de La Fête du couronnement de la muse (1897). Le 31 janvier 1900, Louise, « roman musical » en quatre actes et cinq tableaux, reçut à l'Opéra-Comique un accueil triomphal. C'est l'histoire pleine d'émotion dramatique, d'une petite ouvrière parisienne amoureuse de Julien, un jeune poète, avec, pour toile de fond, Paris, « dévoratrice des filles du peuple ». Dans Julien, ou la vie du poète (1913), épopée féerique qui constitue la suite de Louise, le réalisme est gâté par des allégories, et la spontanéité de l'invention mélodique a presque disparu. Cette seconde partie de la trilogie populaire devait être suivie de L'Amour du faubourg, qui ne fut jamais représenté. On doit également à Charpentier : Sérénade à Watteau (de Verlaine, 1896); Le Chant d'apothéose (pour le centenaire de Victor Hugo, 1902); Le jet d'eau (Baudelaire); Les Chevaux de bois; La Veillée rouge, La Ronde des compagnons (Verlaine). Charpentier, poursuivant son apostolat prolétarien, fonda en 1902 le « Conservatoire de Mimi Pinson », destiné à l'enseignement gratuit de la musique et de la danse classique, qui eut une existence éphémère. Il fut élu en 1912 à l'institut, au fauteuil de son maître Massenet, et élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur en 1940. EMILIA ZANETTI. « La musique de M. Charpentier est composée suivant un vocabulaire et une syntaxe en partie d'emprunt; mais les qualités de décision, de netteté, de coloris, d'étroite incorporation à la parole et à la scène, de même que l'étonnante plasticité de sa forme, sont le fait d'une rare et forte individualité musicale. » Paul Dukas.
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