Databac

GAULLE Charles de (1890-1970)

Charles de Gaulle (1890-1970). Né dans une famille bourgeoise du Nord de la France, lecteur de Barrés et de Péguy, il fit une brillante carrière militaire. Officier et théoricien de stratégie militaire, son oeuvre Vers l’armée de métier (1934) plaide pour l’armée blindée. Promu général en 1940, il devient sous-secrétaire d’État à la Défense. Lors de l’arrivée au pouvoir de Pétain, il gagne Londres d’où il lance «l’appel du 18juin». Il organise les Forces Françaises Libres et en 1944, il devient le chef du GPRF (Gouvernement provisoire de la République française). En difficulté sur le projet de constitution de la IVe République, de Gaulle démissionne du gouvernement en janvier 1946, mais continue de jouer un rôle à travers le RPF (Rassemblement du Peuple Français) créé en 1947. Après la dissolution de cette formation en 1953, c’est la « traversée du désert », jusqu’en mai 1958, où la crise d’Alger le ramène au pouvoir. Il sera président de la Ve République de 1958 à 1969, mais son action intérieure (établissement d’institutions solides, règlement du conflit algérien) et extérieure (politique d’indépendance de la France) marquera la vie politique française bien au-delà de cette date. Sa politique est connue grâce à de nombreux témoignages et aux textes officiels, mais aussi grâce à ses Mémoires. Grand acteur, grand destin, de Gaulle est également un grand témoin de l’histoire.


GAULLE Charles de (1890-1970) Général et homme politique français, chef de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale, chef du gouvernement provisoire de 1944 à 1946, président de la République de 1958 à 1969. Né à Lille, élève de Saint-Cyr, officier, Charles de Gaulle est blessé et fait prisonnier à Douaumont (1916) pendant la Première Guerre mondiale. En 1920, il participe aussi à la défense de la Pologne contre l’Armée rouge. Théoricien militaire, favorable à l’utilisation autonome des blindés, il écrit des ouvrages remarqués, mais ne peut convaincre ni les responsables de l’État-Major, comme son ancien chef et protecteur, le maréchal Pétain, ni les hommes politiques sollicités, à l’exception notable de Paul Reynaud (1878-1966). Président du Conseil, celui-ci nomme à titre temporaire sous-secrétaire d’État à la Guerre en juin 1940 le général de brigade qui s’est illustré dans les combats de 1940. De Gaulle refuse l’armistice et, réfugié à Londres, appelle les Français à continuer la lutte (appel du 18 juin). Il organise la France libre et parvient progressivement à faire reconnaître sa légitimité et son autorité par la Résistance intérieure comme par les puissances alliées. Chef du Gouvernement provisoire (juin 1944), il rétablit l’État et entreprend après la Libération de profondes réformes (nationalisations, lois sociales, droit de vote des femmes…). Il se retire cependant le 20 janvier 1946, n’acceptant pas le retour au premier plan des partis politiques. Il se prononce à Bayeux en faveur d’un pouvoir exécutif renforcé et fonde le RPF - Rassemblement du peuple français (1947) -, qui obtient des succès électoraux avant de refluer. De Gaulle se retire de la politique active et écrit ses Mémoires de guerre pendant la « traversée du désert » (1954-1958). La guerre d’indépendance algérienne lui permet de revenir au pouvoir : les émeutes d’Alger du 13 mai 1958 appuyées par l’armée font craindre une guerre civile et le président René Coty (1954-1958) fait appel au « plus illustre des Français » pour diriger le gouvernement. De Gaulle fonde la Ve République (Constitution approuvée par 80 % de « oui ») qui renforce le poids de l’exécutif et il est élu président de la République (1959-1969). Il met fin à la guerre d’Algérie (accords d’Évian, 1962) après avoir brisé le putsch des généraux (avril 1961) et le terrorisme de l’OAS (Organisation armée secrète). Il parachève la décolonisation (1960) et affirme l’indépendance de la politique étrangère de la France à l’égard des États-Unis dans le contexte d’une croissance soutenue. En revanche, les attentes sociales de la population sont déçues et il n’est réélu qu’avec 55 % des voix en 1965, face à François Mitterrand. Son autorité est contestée aux élections de 1967 et, plus profondément, par le mouvement de Mai 68 (manifestations étudiantes et grève générale). Malgré la victoire de ses partisans aux législatives de juin 1968, il ne parvient pas à rétablir son emprise sur le pays et il échoue finalement lors d’un référendum le 27 avril 1969 (47 % de « oui »). Il démissionne aussitôt et se retire de la vie publique. Il meurt à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne) en 1970.

Liens utiles