CHAMBORD (HENRI DE BOURBON, DUC DE BORDEAUX, COMTE DE)

Prince français né à Paris en 1820, mort à Frohsdorf (Autriche) en 1883. Fils du duc de Berry, il était le dernier représentant de la branche aînée des Bourbons. Les royalistes le saluèrent comme l’enfant du miracle car il naquit sept mois après la mort de son père. Il s’exila après 1830 et devint le chef du parti légitimiste. Après la guerre franco-allemande et la chute de Napoléon III, il tenta de faire valoir ses droits. En 1873, grâce à la réunion de ses partisans avec les orléanistes, il fut près d’accéder au trône. Mais, l’Assemblée nationale lui présentant un programme à peu près conforme aux principes de 1789, il refusa, déclarant qu’il entendait rentrer dans son royaume sans conditions. Les négociations furent alors rompues et le septennat du maréchal Mac-Mahon voté. MANIFESTE DU COMTE DE CHAMBORD • 5 juillet 1871 L’Assemblée, qui a confié le pouvoir à Thiers en février 1871, est à majorité monarchiste et attend une occasion pour rétablir la royauté. La République, qui a montré lors de la Commune qu’elle était tout à fait capable de mater les révolutions, a cessé d’effrayer le parti de l’Ordre. Elle va être confortée le 5 juillet suivant par le mauvais coup que porte aux monarchistes le prétendant au trône, le comte de Chambord. Ce jour-là, en effet, le putatif Henri V publie un manifeste envoyé de Chambord dans lequel il affirme ne vouloir restaurer qu’un pouvoir personnel et se proclame fidèle au drapeau blanc. Le 31 août, Thiers est élu président d’une République dont le descendant des Bourbons aura été, bien malgré lui, l’un des fondateurs.