CÉPHALE
CÉPHALE, Fils de Déion, roi de Phocide et de Diomèdé, ou bien d’Hermès et d’Hersé, fille d’Erechthée, roi d’Athènes. La version la plus connue du récit romantique des amours de Céphale et de Procris est racontée par Ovide dans Les Métamorphoses; elle réunit peut-être deux légendes plus anciennes concernant des personnages mythiques nommés tous deux Céphale, l’un athénien, l’autre phocéen. Lorsque Céphale épousa Procris, tous deux se jurèrent un amour éternel. Cependant Céphale, qui aimait beaucoup la chasse, quittait le lit conjugal tôt le matin, pour chasser le cerf sur le mont Hymette. Sa beauté attira sur lui l’attention d’Eos, l’Aurore, qui tomba amoureuse de lui et l’enleva, plutôt contre son gré, car il aimait passionnément sa femme. Selon certains auteurs, Céphale donna un fils à Eos, Phaéton, et resta auprès d’elle pendant huit ans ; cependant, Ovide semble raccourcir cette durée. D’après lui, Céphale retourna en Attique, et là, il devint jaloux de Procris, car Eos, dépitée, avait déclaré qu’il regretterait le jour où il l’avait épousée. Il décida de se déguiser en étranger, et d’éprouver sa femme en lui offrant une forte somme pour qu’elle devienne sa maîtresse; Eos l’aida en le faisant changer d’apparence. Ainsi déguisé, Céphale harcela Procris jusqu’à ce qu’elle cède à ses propositions, quoique avec beaucoup de réticences. Il lui révéla alors son identité, et la blâma pour sa trahison. Elle fut tellement horrifiée par cette ruse qu’elle s’enfuit sur-le-champ; dès lors, elle évita la compagnie des hommes et vécut dans les montagnes où, vouée à Artémis, elle passait son temps à chasser, Quelque temps après, Céphale la retrouva et, plein de remords, la supplia de revenir. C’est alors que Procris se vengea : Ovide ne précise pas la nature de sa vengeance, mais d’autres auteurs racontent comment, après avoir guéri le roi de Crète, Minos, d’une maladie qui provoquait la mort de toutes les femmes qu’il possédait, elle le prit elle-même pour amant. Pasiphaé, la femme de Minos, devint jalouse de Procris, qui dut revenir vers Céphale, à Athènes. Selon une autre légende, elle accepta d’un autre les même propositions que celles que Céphale, déguisé, lui avait faites : elle reçut une couronne d’or d’un certain Ptéléon, et devint sa maîtresse. Lorsqu’elle revint vers Céphale, elle apporta avec elle un javelot magique et un chien de chasse. D’après Ovide, qui insiste sur sa chasteté, c’étaient là des présents d’Artémis, mais selon la variante la plus récente de l’histoire, Minos les lui aurait offerts pour la récompenser de l’avoir guéri. Procris donna le javelot et le chien (dont le nom était Laelaps) à son mari, qui se passionnait toujours pour la chasse. Pendant ce temps, à Thèbes, pour venger la mort du Sphinx, la déesse Thémis (ou Héra) avait envoyé un fléau sous la forme de la renarde de Teumesse, renarde si terrible que les gens du pays avaient peur pour eux-mêmes et pour leurs troupeaux. L’animal était si vif qu’aucun chien de chasse ne pouvait l’attraper. Amphitryon avait promis de faire disparaître la bête, en retour d’une faveur qu’il espérait obtenir de Créon, le roi de Thèbes; pour cela, il demanda à Céphale l’aide de Laelaps. Mais lorsque le chien partit à la poursuite du renard, un problème insoluble se présenta : le chien auquel, par la volonté d’Artémis, aucun animal ne pouvait échapper, avait pris en chasse un renard que, par une semblable volonté divine, l’on ne pouvait attraper. Zeus résolut le problème en transformant les deux animaux en statues de marbre. En récompense, Amphitryon donna à Céphale une île à l’ouest de la Grèce, qui prit, après lui, le nom de Céphallénie. Après ces événements (ou bien, selon d’autres versions, avant ceux-ci), Procris, toujours irritée de la passion de son mari pour la chasse, fut alarmée quand un serviteur lui raconta qu’il l’avait entendu, après une matinée d’activité épuisante invoquer avec des mots tendres une certaine «effluve», et lui demander de venir apaiser sa lassitude. Elle en conclut qu’il s’agissait là d’une nymphe dont Céphale était amoureux, alors que, en réalité, le mot signifiait seulement «brise» : Céphale demandait qu’un vent vînt rafraîchir son corps en feu. Guidée par son informateur, Procris se cacha dans les buissons, un matin près de l’endroit où Céphale se reposait habituellement; lorsqu’elle l’entendit, elle se mit à avancer vers lui; mais lui, croyant qu’une bête sauvage se glissait dans le sous-bois, lança son javelot infaillible vers sa femme. Au moment de mourir dans ses bras, elle lui demanda de ne pas épouser Effluve pour la remplacer : entendant cela, il comprit ce qui s’était passé et lui dit la simple vérité. Pour l’homicide de sa femme, Céphale comparut devant le tribunal athénien de l'Aréopage et fut exilé à perpétuité. Il alla à Céphallénie, dont il devint le souverain, et épousa Clyméné, l’une des filles de Minyas. Leur fils fut Iphiclos.
Céphale. 1. Dans la mythologie grecque, époux de Procris, fille d’Erechtée. Eos («l'Aurore») tomba amoureuse de lui, provoquant une querelle entre mari et femme. Artémis (ou Minos) offrit à Procris un chien de chasse qui attrapait toujours sa proie et une lance qui ne manquait jamais son but ; Procris les offrit à Céphale et ils se réconcilièrent. Mais Eos rendit Procris jalouse parce que Céphale passait tout son temps à la chasse. Procris se cacha dans un buisson pour l’épier et Céphale, croyant avoir entendu un animal bouger, la tua d’un coup de lance. Les deux personnages sont le « Shaphale » et la «Procrus» de Shakespeare, dans la scène de Pyrame et Thisbé du Songe d'une nuit d'été. 2. Le vieillard du livre I de la République de Platon, père de l’orateur attique Lysias.CÉPHALE Jaloux pris à son propre piège. Céphale, fils d’Hermés, épouse Procris. Mais Aurore vient semer la discorde dans le ménage, en s’éprenant de Céphale, à qui elle donnera un fils, Phaëton. Perfidement, elle lui donne le conseil de se déguiser pour éprouver la vertu de Procris. Il obéit et séduit sa propre épouse, qui s’enfuit. Quand elle revient, elle lui rend la pareille. Les deux époux se réconcilient, mais Céphale va tuer accidentellement sa femme lors d’une partie de chasse, avant de se suicider.