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CAUSALITÉ

Cause, causalité

Du latin causa, « cause » (au double sens de « raison » et de « procès »). Ce qui fait qu’une chose est ou qu’un événement se produit. Le rapport de causalité désigne le lien entre le phénomène qui produit (la cause) et le phénomène qui est produit (l’effet). Le principe de causalité affirme que tout changement a une cause et que, dans des circonstances identiques, les mêmes causes produisent les mêmes effets. • Aristote a donné au mot cause le sens plus large de condition d'existence. Pour expliquer la constitution d’un objet quelconque - par exemple une statue du dieu Hermès -, il distingue la cause matérielle (ce dont l'objet est fait : ici, le marbre), la cause formelle (l'idée ou le modèle auquel il se conforme : la représentation d'Hermès), la cause efficiente (l'antécédent direct qui le produit : les instruments du sculpteur) et la cause finale (ce en vue de quoi il est fait : l'ornement du temple). • Une cause est dite première quand elle n'est elle-même l'effet d'aucune autre cause antécédente. Ainsi, pour saint Thomas d'Aquin, l'existence de Dieu comme cause première est prouvée par l'impossibilité de remonter à l'infini dans la série des causes efficientes. • La causalité, selon Hume, est une illusion engendrée dans notre esprit par l'habitude d’observer certains phénomènes dans une conjonction constante. • Si Kant renonce, avec Hume, à faire du rapport de cause à effet une nécessité inhérente au réel, il réhabilite cependant la causalité en l'établissant comme l’une des catégories de l’entendement humain.

CAUSALITÉ, n.f. (lat. causa « cause », « motif », « cas »). ♦ 1° Le fait de causer. Le caractère de ce qui est cause. Le rapport actuel d’une cause à un effet. On parlera, par exemple, de la causalité physique, ou de la causalité de la volonté. ♦ 2° Le principe de causalité est un des principes constitutifs de notre pensée, un principe fondamental d’intelligibilité. Connaître, c’est connaître par la cause. On l’énonce couramment : « Tout phénomène a une cause, rien ne se produit sans cause ». En comparant entre eux les énoncés du principe de causalité fournis par divers philosophes illustres, on constatera une évolution du concept de cause. V. Spinoza, Éthique, I, axiome III ; Leibniz, Théodicée § 44 ; Kant, Critique de la Raison pure, 1re éd. Analytique transcendantale, 1. Il, ch. Il ; Critique de la Raison pure, 2e éd., 1. ii, ch. II ; Schopenhauer, Sur la quadruple racine du principe de raison suffisante, ch. IV, § 20. On remarquera, en particulier, que Kant transpose le même principe, de la substance, qu’il déclare inconnaissable, à la raison constitutive.

CAUSALITÉ, CAUSE

Ce qui produit un effet est appelé cause. ♦ Le terme a eu dans la philosophie ancienne un sens plus vaste qu’aujourd’hui. Aristote en distingue quatre sortes : formelle (l’idée ou le modèle à quoi correspond l’objet), matérielle (la matière dont est fait l’objet), efficiente (l’agent de la modification) et finale (ce en vue de quoi l’objet existe, ou présentation d’un phénomène comme moyen d’une fin). La scolastique raffinera sur cette analyse, mais à partir du xviie siècle, le terme prend son sens actuel, en fonction du développement des connaissances scientifiques : ne retenant que l’efficience, on nomme alors cause le phénomène antécédent qui détermine l’existence de l’effet. ♦ Les empiristes ont bien entendu . sur la réalité de cette détermination les mêmes réserves que sur l’existence du principe de causalité, qui est la relation entre une cause et son effet. Ce principe énonce que « tout phénomène a une cause ». Pour les philosophes rationalistes (notamment Kant), il est nécessairement a priori et constitutif de l’expérience. Les empiristes (Locke, Hume) affirment au contraire qu’il ne s’inscrit progressivement dans l’esprit humain que par l’habitude d’observer une succession régulière des phénomènes. ♦ On appelle « cause première » celle qui ne dépendrait d’aucune autre antérieure, mais qui peut être conçue comme l’origine des autres causes, dites secondes. C’est donc, pour la théologie classique, Dieu, défini comme cause de soi. Saint Thomas* a élaboré avec ces termes une variante de l’argument aristotélicien du Premier Moteur.

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