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CATÉGORIE

Du grec katègoria, «qualité attribuée à un objet» (de katègoreuein, «énoncer», « affirmer »). - Concepts généraux sous lesquels on range les êtres, les choses ou les idées. - Chez Aristote, genres suprêmes de l’être. - Chez Kant, concepts a priori de l’entendement, formes fondamentales du penser.

• Les catégories aristotéliciennes sont au nombre de dix : la substance, la quantité, la qualité, la relation, le lieu, le temps, la situation, l'action, la passion et l'avoir. • Chez Kant, il y a douze catégories, divisées en quatre classes : la quantité, la qualité, la relation et la modalité.

CATÉGORIE, nf. (gr. katêgorein « affirmer », « énoncer », « attribuer »). ♦ 1° Dans le langage courant, catégorie signifie « concept servant de base à une classification ». ♦ 2° En philosophie, il s'agit des attributs que l'on peut rapporter à un sujet. Aristote traite des catégories de l'être, c'est-à-dire de tout ce qui peut être dit de l'être : substance -quantité - qualité - relation - lieu - temps - position - état - action - passion. Pour Kant, les catégories de l'entendement sont les concepts fondamentaux et a priori par lesquels l'entendement ordonne et unifie les phénomènes. A partir des quatre concepts que sont la quantité, la qualité, la relation et la modalité, Kant distingue douze catégories : A partir de la quantité : l'unité, la pluralité, la totalité. À partir de la qualité : la réalité, la négation, la limitation. À partir de la relation : la substance et l'accident, la causalité et la dépendance, l'action réciproque. À partir de la modalité : la possibilité et l'impossibilité, l'existence et la non-existence, la nécessité et la contingence. Pour Aristote, les catégories de l'être sont aussi celles de la pensée. Pour Kant, les catégories sont subjectives, au sens de subjectivité transcendantale, c'est-à-dire relatives aux structures de l'entendement humain. ♦ 3° Le terme de catégorie est également utilisé, à l’époque contemporaine, en linguistique, et, depuis longtemps, en mathématiques, et représente toujours, avec des usages divers, un haut degré d’abstraction.

catégorie, classe de personnes ou d'objets de même nature. — Cette classification se fait en fonction de certains principes généraux, comme l'identité de « lieu » ou de « temps » (Aristote), ou en fonction de lois générales de l'esprit, comme la « quantité », la « qualité », la « relation » ou la « modalité » de nos jugements (Kant). Les catégories sont donc les formes générales des diverses relations que nous pouvons établir entre les êtres ou les idées.

CATÉGORIE

1. Sens courant groupe où l’on range des objets de même sorte (hôtels de première ou de deuxième catégorie). 2. Sens philosophique : catégorie désigne la qualité qu’on attribue à un sujet (je peux dire d'un sujet sa situation — il est dehors, dans le salon — ou son action — il mange, il marche : ce sont autant de catégories que je lui attribue). Aristote 2 avait entrepris de recenser toutes les catégories possibles, c’est-à-dire tout ce qu’on peut dire d’un sujet ou encore toutes les façons d’être d’un sujet. Les catégories avaient, pour Aristote, une valeur métaphysique parce qu’elles énuméraient les façons d’exister pour tout être.

Mais les catégories énoncées par Aristote (il en donnait 10) sont avant tout d’origine grammaticale : il a énuméré ce que la langue grecque permettait de dire alors que d’autres langues peuvent adopter d’autres formulations.

3. E. Kant recense à son tour des catégories mais il leur donne un sens seulement logique : elles représentent, selon lui, les «formes a priori de la connaissance», c’est-à-dire les classes dans lesquelles notre esprit fait nécessairement entrer tout ce que nous pensons. Les 12 catégories qu’il distingue représentent donc tous les jugements possibles que peut former notre esprit : par exemple, en qualité nos jugements peuvent être affirmatifs, négatifs ou indéfinis ; ce sont donc là trois catégories.

CATÉGORIE (n. f.) 1. — (Ant.) Prédicat ; d’où, par extension, pour Aristote, les diverses classes de prédicats susceptibles d’être affirmées d’un sujet : il s’agit des dix sens fondamentaux de l’Être (substance, quantité, qualité, relation, lieu, temps, position, possession, action, passion). 2. — Dans son déplacement de l’Être au connaître, Kant fait des catégories (douze groupées en quatre classes : qualité, quantité, modalité, relation) les formes a priori de la connaissance, c.-à-d. les concepts purs de l’entendement qui correspondent aux fonctions logiques du jugement. 3. — (Auj.) On entend par catégorie tout concept général auquel on rapporte une activité cognitive quelconque. 4. — Catégorématique : qui peut être affirmé seul (le nom) ; par infini catégorématique (opposé à syncatégorématique), on entend une totalité infinie d’éléments existant actuellement. 5. —Jugement catégorique : assertion pure (opposé à hypothétique, disjonctif).




CATÉGORIE Aristote nomme catégories (de l’être) les différentes classes de prédicats applicables à tout objet : il en énumère dix - substance, quantité, qualité, relation, lieu, temps, situation, avoir, action, passion. Le mot est entendu dans le même sens par d’autres philosophes grecs (stoïciens, néo-platoniciens), mais ils modifient la liste initiale (Plotin en maintient seulement cinq). Pour Kant, les catégories ne se rapportent plus à l’objet à connaître, mais à l’entendement comme faculté de connaissance. Elles se déduisent des quatre points de vue fondamentaux auxquels s’articulent tous les jugements (quantité, qualité, relation, modalité) et des trois sortes de jugements possibles : il y en a dès lors douze, dont le tableau figure dans la Critique de la raison pure.

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