catachrèse

Cette figure de rhétorique est une sorte de métaphore. Elle consiste à détourner un mot de son sens propre. Souvent, les catachrèses sont entrées dans l'usage, au point qu'on ne les identifie plus guère comme des métaphores.

Exemples

1. On retrouve le fil des jours comme on l'a laissé à traîner par ici, poisseux, précaire. (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit.)

2. Les ailes d'un moulin, le pied d'une montagne.

Commentaire

La catachrèse est trop banalisée pour provoquer un véritable effet de style. Elle image la phrase, la rend plus concrète. Elle est souvent voisine du cliché.

CATACHRÈSE nom fém. - Figure de rhétorique consistant à employer une métaphore quand la langue ne dispose pas d’un mot propre pour désigner un objet. ÉTYM. : du grec cata = « vers le bas » (idée de descente, de dégradation) et de chrèsis = « usage », « emploi » ; donc, à l’origine, « emploi contre nature », « emploi abusif ». EXEMPLES : on parle des pieds de la table, de la bouche d’égout, de l’œil-de-bœuf, des bras du fauteuil, d’un cul de lampe, de la clé de voûte d’un système de pensée. La catachrèse est en fait une métaphore figée dont on oublie qu’elle est une métaphore. Les humoristes s’amusent parfois à la réactiver, ce qui aboutit à des absurdités : la mer est démontée; quand est-ce qu’on la « remonte » ? Le régime est assis sur des baïonnettes.

—> Comparaison — Métaphore