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CASTILLEJO Cristobal de

CASTILLEJO Cristobal de. Poète espagnol. Né à Ciudad-Rodrigo (Salamanque) vers 1490, mort le 12 juin 1550 à Wiener-Neustadt (Basse-Autriche). Admis à quinze ans à la cour de Ferdinand le Catholique, il passa ensuite au service de Ferdinand d'Autriche, petit-fils du souverain, et après une longue absence durant laquelle il prononça ses voeux dans le monastère cistercien de Saint-Martin de Valdeiglesias, il reprit ses fonctions de secrétaire de l'archiduc en 1525; l'année suivante, Ferdinand d'Autriche fut élu roi de Bohême, puis roi des Romains en 1531 et de Hongrie en 1540. Castillejo vécut de longues années hors d'Espagne, et parcourut presque toutes les nations occidentales et d'Europe centrale. Il dédia de nombreux poèmes érotiques à diverses dames dont Anna de Schaumburg, qui semble lui avoir inspiré une ardente passion. Ferdinand d'Autriche manquait de munificence, si bien que Castillejo se trouvait souvent dans l'embarras; sa vie déréglée y contribuait aussi. En 1530 l'empereur Charles Quint lui octroya une pension de 500 ducats, et en 1532 ajouta un quartier aux armes du poète avec trois rossignols sur champ d'azur. En 1536, Castillejo abandonna l'évêché de Horbacia et reçut, trois ans durant, un bénéfice ecclésiastique à la Collegiale de Ardegge (Tyrol). Sa sépulture est à Wiener-Neustadt, dans le monastère de son ordre. Castillejo est un poète de la Renaissance, aimable et érotique; tantôt il chante la force de l'instinct dans Sermon de amores (1542), et tantôt il s'inspire des classiques grecs et latins comme Catulle et Ovide. Son art est rattaché à la métrique et aux thèmes de la poésie médiévale, mais parfois il se plaît à reprendre les thèmes de Polyphème ou de Pyrame et Thisbé. Castillejo aimait interpréter des romances ou des refrains populaires; il écrivit des Dialogues qui, sur un ton nouveau, reprennent la formule médiévale des oppositions. Ses poèmes satiriques Contre ceux qui délaissent la métrique castillane pour imiter les Italiens dénoncent les innovations de Boscan et de Garcilaso; il leur reconnaît néanmoins un « style élégant » et une inspiration digne d'éloges.