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CASTIGLIONE Baldassare

CASTIGLIONE Baldassare. Écrivain italien. Né à Casatico, dans la province de Man-toue, le 6 décembre 1478, de Cristoforo et de Luigia Gonzaga, mort à Tolède (Espagne) le 7 février 1529. Il fut étudiant à Milan, où il eut pour maître les célèbres humanistes Giorgio Merula, Demetrios Chalcondylas et Filippo Beroaldo l'Ancien. Après la mort de son père, Baldassare suivit le duc François de Gonzague dans sa malheureuse expédition contre Naples (1503), et passa ensuite à la cour de Montefeltro à Urbin, où il demeura de 1504 à 1513. En 1506, le duc Guidubal-do le chargea d'une mission diplomatique en Angleterre, et l'envoya l'année suivante auprès de Louis XII en qualité d'ambassadeur. En 1513, Francesco Maria della Rovère, fils adoptif et successeur de Guidubaldo, donna à Castiglione le titre de comte de Nuvolara, et en fit son ambassadeur auprès de Léon X. A Rome, Castiglione se lia d'amitié avec Raphaël, et se mêla aux personnalités qui se groupaient autour de la duchesse Élisabeth de Gonzague et de sa belle-soeur Emilia Pia. Ce fut là qu'il connut Bembo, Julien de Médicis, Ottaviano et Federigo Fregoso, le cardinal Bibbiena, Bernardo Accolti, et d'autres fins lettrés qui tous figurèrent dans son oeuvre Le Parfait courtisan. A l'occasion de ces brillantes réunions, il écrivit une églogue intitulée Thyr-cis (1506), et organisa la représentation de Calandrie, dont il écrivit le prologue (1513). Le Parfait courtisan fut écrit entre 1508 et 1516, mais ne fut imprimé qu'en 1528, après de nombreuses retouches, par les fameux Alde de Venise, et dédié au diplomate et littérateur portugais Miguel de Silva. Castiglione y décrit la cour d'Urbin, et imagine qu'on y discute de la meilleure attitude possible pour un gentilhomme de la cour désireux de servir parfaitement ses princes en toutes choses raisonnables, afin d'en recevoir les bienfaits et de mériter l'estime de tous; en somme, de se montrer le parfait courtisan. Après la mort de sa femme, Ippolita Torelli, survenue en 1520, au bout de quatre ans de mariage, il embrassa la carrière ecclésiastique, fut nommé protonotaire et envoyé par Clément VII, en qualité de nonce pontifical, à la cour de Charles-Quint. Dans ses lettres d'Espagne, il exalte la figure de l'empereur tout-puissant qu'il croit préoccupé du bien de l'Eglise. Castiglione pensait ingénument pouvoir rétablir la paix a force de loyauté et de bonnes intentions. En vérité l'empereur l'estimait beaucoup, ce qui n'empêcha pas, en 1527, le sac de Rome, puis la captivité du Pape. La désillusion éprouvée en cette circonstance par Castiglione fut grande, car elle atteignit son idéal politique. Ecoeuré et meurtri, il refusa les charges que lui offrit le souverain, et mourut peu après à Tolède. Sa mère fit transporter ses restes dans sa patrie, et Pietro Bembo composa son épitaphe en latin. Castiglione fut un guerrier, un diplomate, un artiste, un littérateur, et l'un des plus nobles chevaliers de son temps. Ni les honneurs ni sa rare culture ne l'avaient rendu orgueilleux. Il écrivait au cardinal Bembo, en lui envoyant son oeuvre : « Mon Courtisan n'aura été qu'une fatigue pour moi, et un ennui pour mes amis. » Certains peuvent déplorer qu'il ait évité dans son oeuvre les sujets scabreux et les aspects déplaisants des cours de son temps, mais il ne fut pas un historien : il écrivait uniquement ce que lui dictait sa noblesse dame. Il aurait voulu unifier la langue de toutes les « villes nobles » italiennes, ce qui lui fit créer un style qui peut se comparer à celui de Bembo. Idéaliste et mélancolique, il fut à la fois humaniste et homme de cour; les discussions qu'il rapporte ne pouvaient se développer « qu'en aimable compagnie, parmi d'excellentes personnes ».

? « Je ne saurais mieux comparer les écrits du chevalier de Méré qu'à ceux de Castiglione. Celui-ci a fait le code de l'homme de cour, l'autre a fait celui de l'honnête homme. » Sainte-Beuve.

Castiglione, Baldassare (château de Casa-tico 1478-Tolède 1529) ; écrivain et diplomate italien.

Né près de Mantoue, C., dont la mère appartient à la famille de Gonzague, reçoit à Milan une formation remarquable qui le familiarise avec la culture humaniste et les usages de la cour. Il fréquente successivement les cours de Ludovic Sforza, de François de Gonzague et des ducs d’Urbin, au contact desquels il acquiert une grand habileté aussi bien dans l’art de la guerre que dans celui de la diplomatie. A partir de 1513, il vit à Rome en tant qu’ambassadeur du duc d’Urbin. Après la mort de son épouse, il est autorisé à entrer dans les ordres, et devient le nonce de Clément VII auprès de Charles Quint, qui le comble de faveurs (1525). Les événements de l’année 1527 (sac de Rome) mettent à sa brillante carrière un terme brutal auquel C. ne survit pas longtemps. Il meurt à Tolède en 1529. Dans son œuvre littéraire principale, Il Cortegiano, il décrit à partir de sa propre expérience la haute société de la Renaissance, et il brosse le portrait idéal de l’homme de cour, à la culture universelle, sachant briller dans la vie culturelle comme dans la vie publique, idéal que lui-même - si l’on en croit le jugement de nombreux contemporains - incarnait largement. Paru pour la première fois en 1528, son livre fut diffusé dans presque tous les pays d’Europe et façonna de manière notable l’idéal du gentilhomme français, du gentleman anglais et du cabarello espagnol.




CASTIGLIONE, Baldassarre ou Baldesar (Casatico, 1478-Tolède, 1529). Écrivain et diplomate italien, rendu célèbre par son livre Le Courtisan, guide du parfait homme de cour sous la Renaissance italienne. Humaniste accompli, il vécut à la cour des marquis de Mantoue et entra ensuite au service du seigneur d'Urbino, Guidobaldo da Montefeltro. Il découvrit à Rome la cour raffinée des papes Médicis et se lia d'amitié avec Raphaël et de nombreux humanistes. C'est probablement après 1513, au terme de son séjour à la cour d'Urbino, qu'il composa, à la lumière de sa propre expérience, les dialogues de son traité Le Courtisan (Il Cortegiano), ouvrage édité en 1528. Traduite en plusieurs langues (six traductions françaises ont paru entre 1537 et 1690), cette oeuvre eut une influence considérable. Elle constitua pour l'Europe occidentale le modèle d'un art de cour, contribuant à créer en France la notion d'« honnête homme » glorifiée au XVIIe siècle. Voir Guichardin (François), Humanisme, Machiavel (Nicolas).

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