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CASTELLION Sébastien

CASTELLION Sébastien. Nommé aussi Castallion ou Chateillon. Humaniste français protestant. Né à Saint-Martin-du-Frêne (Ain) en 1515, mort à Bâle (Suisse) le 29 décembre 1563. D'abord professeur à Lyon, il se rendit ensuite à Strasbourg et enfin à Genève, où Calvin le mit à la tête du Collège qu'il venait de fonder (1541). Par suite de maint dissentiment théologique, il se brouilla avec Calvin (1544), et décida de se fixer à Bâle. Là, contraint de recourir, pour vivre, aux pires besognes manuelles, il n'en eut pas moins le courage d'entreprendre une traduction française de la Bible, laquelle est en tout point remarquable. En 1553, il obtint une chaire de grec à l'Univer- sité de Bâle. Mais l'année suivante, le supplice de Michel Servet le fît sortir de sa réserve : sous le nom de Martin Bellie, il publia, en effet, son Traité des hérétiques, qui n'est autre qu'un éloge de la tolérance. Ayant essuyé, de ce fait, de nouveaux reproches de Calvin, il répondit par son fameux Contra libellum Calvini; position qu'il consolida en 1662 par son Conseil à la France désolée. De plus en plus inquiété par les partisans de Calvin, il songeait à émigrer en Pologne quand il mourut. Aux ouvrages déjà cités, il convient d'ajouter un écrit qui constitue, en quelque sorte, son testament spirituel : Art de douter et de croire, d'ignorer et de savoir. Champion de la tolérance dans toute la force du terme, Castellion, par sa douceur autant que par son courage, a été surnommé le « Fénelon des protestants ».

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