CARREL Armand
CARREL Armand. Journaliste français. Né à Rouen le 8 mars 1800, mort à Saint-Mandé (Seine) le 24 juillet 1836. Après des études secondaires faites au Lycée de Rouen, Carrel, dès sa sortie de Saint-Cyr, fut affecté au 29e régiment de ligne à Verdun. Là il fut mêlé à la conspiration dite de Colmar (1822), mais réussit à ne pas être suspecté. Son régiment ayant été envoyé en garnison à Marseille, Carrel se lia avec les insurgés espagnols et, après avoir démissionné de l'armée en mars 1823, il partit pour Barcelone où il prit part à la lutte contre l'absolutisme de Ferdinand VII. Fait prisonnier par les troupes françaises appelées à la rescousse par ce dernier, Carrel fut déféré aux tribunaux français et passa même en Conseil de Guerre, mais, défendu par le célèbre Romiguières, il fut acquitté le 20 juillet 1824. Venu chercher fortune à Paris, il collabora un certain temps avec Augustin Thierry, puis, en 1825, publia un Résumé de l'histoire d'Ecosse et un Résumé de l'histoire des Grecs modernes depuis l'envahissement de la Grèce par les Turcs jusqu'aux derniers événements de la révolution actuelle, oeuvres sans grande valeur historique et assez plates. En 1827 il publia une Histoire de la contre-révolution en Angleterre sous Charles II et Jacques II, suivie de près par un Essai sur la vie et les écrits de P.-L. Courier de Méré, paru sans date. Le 1er janvier 1830 il lança, avec Thiers et d'autres collaborateurs, Le National, organe de l'op-position, dans lequel il blâmait ouvertement l'expédition d'Algérie en en minimisant la portée et les résultats pratiques, et s'élevait contre les Ordonnances de 1830. Batailleur, violent, ses duels ne se comptaient plus, mais finissaient par faire parler de lui. En réclamant la direction du National il se brouilla à mort avec Thiers; dans une série d'articles pleins de fougue, il réclama l'annexion de la Belgique et défendit la Pologne (ces derniers articles furent recueillis et publiés en volume par L. Mickiewicz en 1862). Passé « avec armes et bagages » au parti républicain, il s'éleva contre les arrestations préventives des journalistes, fut arrêté et déféré au jury, qui l'acquitta le 13 mars 1832. Son journal ayant été interdit, il lança le 1er janvier 1834 Le National de 1834. Poursuivi de nouveau, il se réfugia en Angleterre, mais, ayant appris qu'on l'accusait de lâcheté, rentra à Paris et se présenta de son propre gré à la prison Sainte-Pélagie lieu de détention des prisonniers politiques. En 1835 il publia un Extrait du dossier d'un prévenu de complicité morale dans l'attentat du 28 juillet (attentat de Fieschi), brochure qui lui valut les félicitations de Lamennais. S'étant attiré l'inimitié d'Émile de Girardin, il envenima si bien l'affaire qu'un duel fut jugé nécessaire. La rencontre eut lieu le 22 juillet 1836 à Vincennes. Blessé grièvement à l'aine, Carrel expira le surlendemain, 24 juillet. Une statue, due au ciseau de David d'Angers, fut érigée par souscription sur sa tombe a Saint-Mandé, Littré réunit et publia ses principaux articles sous le titre : oeuvres politiques et littéraires d'Armand Carrel (1854-58).
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