Databac

CAMUS (vie et oeuvre)

Ayant pris conscience de l'absurdité de l'existence humaine, Camus refusa de céder au désespoir et montra qu'il est possible de donner un sens à sa vie, en luttant pour les valeurs morales et intellectuelles essentielles.

VIE

Philosophe de l'absurde, Camus à voulu donner à l'homme de bonnes raisons de vivre dans une époque désespérée, souffrant de l'absence de Dieu et de l'oppression totalitaire.
L'orphelin (1913-1939)
L'écrivain révolté (1939-1960)

OEUVRES

Rejetant les systèmes philosophiques, mais non la pensée philosophique (rappelons qu'il fut philosophe de formation) Camus, dans des essais au style remarquable, n'a cessé de lutter pour la dignité, l'indépendance et la liberté des hommes.
Le Mythe de Sisyphe (1942)
Dans ce premier essai, Camus expose sa «philosophie de l'absurde». Devant l'absence de Dieu et la perspective de la mort, la vie humaine paraît n'avoir pas de sens. La religion et le nihilisme sont également irrationnels. L'homme doit prendre conscience de cette absurdité, non pour se désespérer, mais pour vivre lucidement, en trouvant en lui-même et dans la vie présente ses propres valeurs.
Lettres à un ami allemand (1945)
Cet essai politique réunit quatre lettres publiées pendant la guerre. A son «ami allemand», qui a choisi de lutter contre le désespoir en affirmant la grandeur de son pays, Camus oppose une exigence de justice supranationale qui rend tous les hommes solidaires.
Actuelles (1950, 1953, 1958)
Recueils d'articles et de conférences retraçant les prises de position de Camus face aux événements politiques de 1944 à 1958. Camus tente de définir une morale fondée sur l'humanisme et le respect d'autrui dans un siècle apparaissant comme celui du nihilisme et de la terreur.
L'Homme révolté (1951)
Dans cet essai, Camus tente de fonder une morale sur la révolte contre le mal, en évitant les excès où les révoltes philosophiques ou politiques. En effet, les révoltes philosophiques, par leur soif d'absolu, finissent par justifier le meurtre, tandis que les révolutions politiques rationalisent la révolte et aboutissent à des systèmes politiques inhumains, comme en URSS.
Discours de Suède (1957)
Dans ce discours prononcé lors de la remise du prix Nobel, Camus définit ce que doit être pour lui le rôle de l'écrivain à notre époque: être au service des hommes qui souffrent et qui aspirent à la liberté.

EPOQUE

Un vie marquée par l'histoire
La vie de Camus est directement affectée par l'histoire du début du XXe siècle. Son père est tué lors de la Première Guerre mondiale. Malgré son désir de s'engager contre le nazisme, Camus échappe à la Seconde Guerre mondiale, pour des raisons de santé. II participe néanmoins activement à la Résistance.
Sa révolte philosophique se double donc d'un engagement dans les combats pour la liberté de son époque.
Individualisme contre communisme
La résistance au fascisme est symbolisée à cette époque par le parti communiste et les philosophes qui s'en réclament, comme Sartre. Mais Camus préfère la lutte individuelle et refuse de se laisser embrigader. Il participe à tous les combats politiques de son temps: contre le maccarthysme aux États-Unis, contre l'expansionnisme soviétique, contre le franquisme, contre la répression militaire en Algérie.

APPORTS

Camus affirme la primauté de la révolte individuelle face à l'absurdité d'un monde sans Dieu. Il tente de fonder une nouvelle morale humaniste, hors de tout système, au centre de laquelle se trouverait l'homme concret.
La révolte. Pour Camus, le monde n'a pas de sens supérieur, ni Dieu, ni «fin de l'histoire». La mort rend la vie absurde. Face à cette absurdité, il faut se révolter en donnant soi-même un sens à sa vie à travers l'action, la réflexion, la création.

Le refus des systèmes. Camus refuse les systèmes philosophiques ou politiques qui traitent l'homme comme un concept abstrait et qui le soumettent à des fins supérieures.

L'humanisme individualiste. Pour Camus, la seule réalité est l'homme, «solitaire, mais solidaire» des autres. Entre le nihilisme et les utopies totalitaires, il doit y avoir la place pour une morale fondée sur la liberté et le respect de la dignité humaine.

Postérité-actualité. Camus apparaît comme un penseur indépendant et isolé. Il n'a donné lieu à aucune «école philosophique», au contraire de Sartre. Par son indépendance et ses engagements, il symbolise le refus des idéologies. Il nous rappelle que nous devons trouver nous-mêmes un sens à la vie et défendre la liberté et la dignité humaine.



[…] et fascisme: Le temps de Simone Weil, c’est celui de Malraux, de Sartre, de Camus. C’est ‘l’entre-deux-guerres, période où émergent deux forces politiques qui […]

[…] Mobilisé au début de la guerre, Sartre est fait prisonnier mais s’évade. Collabore aux Lettres françaises clandestines et rencontre Camus. […]