CALONNE (CHARLES ALEXANDRE DE)
Homme politique français né à Douai en 1734, célèbre par ses opérations financières qui accélérèrent la chute de l'ancienne monarchie. Louis XVI le nomma contrôleur général des finances (1783) ; il pratiqua d'abord une politique d'expédients fondée sur les emprunts et les grands travaux. Il fallait dépenser beaucoup pour paraître riche, dilapidant les fonds et les revenus des autres. Il proposa une réforme pour unifier l'administration des provinces et établir l'égalité fiscale. L'Assemblée des notables refusa ses propositions et le força à démissionner (1787). Disgracié, il se retira en Angleterre et ne rentra en France que sous le Consulat. Il mourut à Paris en 1802.
Calonne, Charles Alexandre de (Douai 1734-Paris 1802) ; ministre des Finances de Louis XVI. Cet élève des jésuites, souple, aimable et avenant en toutes circonstances, embrasse d’abord la carrière juridique. Mais il ne donne la preuve de son réel talent d’administrateur que lorsqu’il devient en 1766 intendant à Metz, puis à Lille en 1778 à la demande de Turgot. Son œuvre dans le cadre de ces fonctions est si exemplaire qu’il faut sans aucun doute le compter au nombre (non négligeable) des grands intendants qui se sont distingués à la fin de l’Ancien Régime. C’est assurément grâce à ses dons de courtisan, à sa capacité de briller en société, qu’il parvient à se faire des amis à la cour ; ceux-ci finissent par obtenir sa nomination au poste de contrôleur général des Finances à un moment (1783) où la situation financière de l'État est quasiment désespérée. C. ne se fait aucune illusion quant à la gravité de la situation. Sachant que des réformes de structure échoueraient face à la résistance des privilégiés, il recourt Calonne, gravure de De Bréa, d’après É. Vigée-Lebrun. Paris, B.N.F. à une méthode risquée, et valable seulement momentanément : par une politique de dépenses effrénées, il espère donner le change au sujet de la situation réelle des caisses de l'État, susciter ainsi la confiance et mieux placer ses emprunts. Cette politique correspond tout à fait à l’état d’esprit d’une couche de privilégiés qui s’achemine consciemment et joyeusement vers la ruine tout en organisant ses fêtes avec d’autant plus de faste, et qui est la première à applaudir lorsqu’elle est ridiculisée par Beaumarchais dans Le Mariage de Figaro (1783). Il n’est donc pas surprenant que la crise financière atteigne son point culminant en 1786. C. change alors radicalement de politique et essaie de juguler la crise en revenant au programme de Turgot. Son plan de réformes propose, outre la suppression des douanes intérieures et la liberté du commerce des grains, le remplacement des vingtièmes et de la capitation par un impôt foncier pesant sur tous les propriétaires et payé en nature, la « subvention territoriale », ainsi que la création d’assemblées provinciales élues. Pour briser la résistance du Parlement, il décide le roi à convoquer l’Assemblée des notables (févr. 1787), qui lui semble inoffensive car -contrairement aux États généraux - ses membres sont nommés par le roi. Comme celle-ci - composée surtout de privilégiés -refuse catégoriquement de le soutenir, C. est renvoyé en avril 1787. Il s’enfuit en Angleterre pour se soustraire à la menace de mise en accusation publique. Il ne reviendra en France que sous le Consulat.
Bibliographie : R. Lacour-Gayet, Calonne. Financier, réformateur contre-révolutionnaire. 1734-1802, 1963 ; J. Egret, La Pré-Révolution française, 1787-1788, 1962; H. Méthivier, La Fin de l’Ancien Régime, 1992, p. 37-45.
CALONNE, Charles Alexandre de (Douai, 1734-Paris, 1802). Homme politique français, il échoua après Turgot et Necker à rétablir les finances publiques. Issu d'une famille de robe, d'abord procureur général au parlement de Douai, il devint intendant à Metz (1766) puis à Lille (1778), où il se révéla excellent administrateur. Appelé au contrôle général des Finances en 1783, il s'attela à combler l'énorme déficit financier aggravé par la guerre d'Amérique. Après une politique d'expédients (emprunts, grands travaux) Calonne proposa au roi son Précis d'un plan d'amélioration des finances fondé sur d'importantes réformes fiscales, notamment le remplacement des vingtièmes par un impôt foncier (la « subvention territoriale »), la suppression des douanes intérieures et la liberté du commerce des grains. Pressentant l'opposition irréductible des parlements, Calonne demanda la convocation de l'assemblée des notables (février 1787) qui refusa ses réformes. Il dut démissionner et fut remplacé par Lo-ménie de Brienne.
Liens utiles
- CALONNE, Charles Alexandre de (1734-1802)Homme politique, contrôleur général des Finances, son plan de réformes, introduisant une certaine égalité devant l'impôt, rencontre l'opposition des privilégiés et lui vaut la disgrâce.
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