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CALET Henri


CALET Henri. Écrivain français. Né à Paris le 3 mars 1904, mort à Vence (Alpes-Maritimes) le 14 juillet 1956. Pour beaucoup de ses lecteurs, il était l'homme du XIVe arrondissement de la capitale. Cette image, née de ses écrits, l'agaçait un peu. Lui qui s'habillait toujours très bourgeoisement se demandait si, pour ne pas décevoir, il n'aurait pas dû porter un chandail à col roulé et des espadrilles. De fait, il n'a pas toujours vécu à Paris. Si son père était parisien, sa mère était flamande et il passa une partie de son adolescence en Belgique occupée. Après des études secondaires, il exerça plusieurs petits métiers : clerc d'huissier, employé dans divers commerces, correcteur d'imprimerie. Séduit par les voyages, il a parcouru de nombreux pays, séjournant dans certains où il enseigna le français. Paris n'en est pas moins la ville qu'il a le plus aimée, le Paris populaire qu'il a souvent décrit, notamment dans son chef-d'oeuvre, Le Tout sur le tout (1948), mais aussi les quartiers élégants, qu'il devait dépeindre également, se présentant alors comme un Croquant indiscret. Il fit ses débuts dans une petite revue, Avant-Poste, puis, au cours d'un voyage aux Açores, il commença d'écrire son premier roman, La Belle Lurette que Paulhan fit publier à la N.R.F. en 1935. Cet ouvrage fut suivi de Mérinos en 1937 et de Fièvre des polders en 1939. Calet fut peu après mobilisé. En 1940, il fut fait prisonnier. Après sept mois de captivité, il décida de s'évader. De ses souvenirs de l'époque, il tirerait Le Bouquet qui paraîtrait en 1945. Pendant cinq ans (1940-1945), il vit tout à fait à l'écart des milieux littéraires. Il exerce la profession de « statisticien » (mot qu'il assura n'avoir jamais su écrire correctement), puis devient directeur d'une usine de « céramique électrotechnique ». Là aussi, les mots ne sont pas très harmonieux, mais Calet affirmait qu'il avait obtenu « l'entière satisfaction des propriétaires ». Dès la Libération, Henri Calet regagne Paris et il commence une carrière de journaliste au Combat de Pascal Pia. Un certain nombre des admirables chroniques qu'il écrivit à cette époque ont été réunies dans Contre l'oubli (1956) et dans Acteur et témoin (posth. 1959). Sa carrière d'écrivain lui procure moins de satisfaction. Il ne décroche aucun grand prix, même après avoir écrit à la troisième personne (contrairement à ses habitudes) le roman Un grand voyage (1952). Ce livre succédait à Monsieur Paul (1950), autobiographie un peu arrangée, où Calet s'adressait a son jeune fils, encore bébé, pour que celui-ci le lise plus tard. La vie privée de Calet était très compliquée. Cet homme n'était pas moins « couvert de femmes » que le séducteur Drieu La Rochelle, mais cela lui valait plus d'ennuis que de contentements. Toutes les notes qu'il prenait pour son roman Peau d'ours, que la maladie l'empêcha d'écrire, ont été publiées, posthumes, en 1958. Elles permettent de comprendre que toute l'oeuvre de Calet est un arrangement de son journal intime.