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Cacophonie

Cacophonie

Rencontre de sonorités jugée désagréable. Par souci d’euphonie, et donc pour éviter une « cacophonie », je n’écrirai pas, par exemple, « Il chantait et était ému... » ; « Bien qu’encore... » ; Ainsi si la conquête de la lune fut l’une des opérations... » Je peux par contre rechercher la cacophonie pour évoquer des sons heurtés (le nom du baron « Thunder-ten-tronckh » dans Candide) ou par plaisanterie : « Fallait-il que vous m’assassinassassiez ? » (Alphonse Allais). CACOPHONIE nom fém. — 1. Effet désagréable, contraire à l’« euphonie », qui se produit quand deux lettres ou deux syllabes se rencontrent ou se répètent. 2. Par extension, amalgame voulu d’éléments stylistiques appartenant à des registres opposés. ÉTYM. : vient des mots grecs kakos = « mauvais » et phônê = « voix ». La cacophonie, dans le premier de ces sens, est toujours perçue de manière négative, comme la marque d’un style négligé, sauf dans le cas de la cacophonie imitative qui procède d’une intention expressive ou parodique. Dans le second de ces sens, la cacophonie caractérise aussi bien les « fatrasies » du Moyen Âge que certaines œuvres comme Ulysse ou Finnegans Wake. Les adversaires de Victor Hugo, qui lui reprochaient ses audaces ou même sa recherche de la cacophonie, avaient écrit ce quatrain : « Où, ô Hugo, hûchera-t-on ton nom ? Justice, enfin, que faite ne t’a-t-on ? Quand donc au pic qu’académique on nomme Grimperas-tu de roc en roc, rare homme ? » —> Euphonie