BYRD William
BYRD William. Musicien anglais, l'un des plus grands avec Purcell. Il est né dans le Lincolnshire, peut-être à Epworth et sans doute en 1543, car dans son testament qui date de la fin de 1622, il dit être dans sa quatre-vingtième année; il est mort le 4 juillet 1623 à Stondon (Sussex). On ne sait rien de sa famille ni de son enfance. La première date de sa vie qui soit certaine est celle du 27 février 1563, date à laquelle il fut nommé organiste de la cathédrale de Lincoln. En 1570 il est « gentleman » de la Chapelle Royale à Londres, mais conserve ses fonctions à Lincoln pendant trois ans encore; en 1572 il est organiste de la Chapelle Royale conjointement avec son maître Tallis. La reine Élisabeth octroya à ces deux musiciens seuls la licence de l'impression de leurs oeuvres pour une durée de vingt et un ans. Ce privilège ne fut pas sans exciter le méconte-ment des autres musiciens (et des bénéficiaires eux-mêmes qui se jugeaient insuffisamment rétribués). C'est en 1575 que fut publiée une première partie des Cantiones Sacrae qui contenait dix-sept motets de chacun des auteurs et qui fut dédiée à la reine; une autre partie, qui date de 1588, porte le titre de Chants de tristesse et de pitié. Byrd habita en 1577 Harlington dans le Middles-sex, puis Stondon-Massey dans l'Essex où il demeura jusqu'à la fin de ses jours. Il était catholique et resta toujours ouvertement fidèle à sa foi, puisqu'il figura dans la liste des « papistical récusants » qui étaient poursuivis sous le règne d'Élisabeth et de son successeur Jacques Ier. La persécution religieuse à son endroit ne paraît pas avoir été très sévère car il jouit toute sa vie de gratifications et de pensions et il resta attaché à la Chapelle Royale. D'ailleurs, il a mis son art aussi bien au service du culte anglican que du culte romain. Son oeuvre est considérable; elle est surtout de musique vocale» Il est, de plus, un des premiers musiciens qui aient écrit pour chant et orchestre. On ne lui doit pas moins de trois cent quatorze Motets, Graduels et pièces diverses, quatre-vingt-cinq Cantiques, plusieurs messes, une centaine de Pièces pour virginal (sorte de clavecin) dont certaines sont déjà à variations, et des ensembles pour violon qui présagent la future musique de chambre. Il a de plus composé, en musique profane, cent douze madrigaux qui sont au goût de l'époque. Byrd tient, dans l'histoire de la musique, une place aussi éminente que Palestrina et Roger de Lassus. ? « Il ne faut jamais nommer [Byrd] sans révérence parmi les musiciens. » Mortey. ? « Byrd fut un des plus grands musiciens du XVIe siècle. » Michel Brenet. ? « Il n'est inférieur à aucun maître italien ou belge de son temps. Le registre de la chapelle des rois d'Angleterre (Chèque Book) lui donne le titre de Père de la musique (Father of music) : cet éloge, quelque grand qu'il soit, est justifié par la pureté d'harmonie, l'élégance de la forme dans les entrées d'imitation des voix, la clarté du style et la régularité tonale qui brillent dans ses ouvrages. On peut dire sans exagération que Byrd fut le Palestrina, l'Orlando Lasso de l'Angleterre. » F. J. Fétis.