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BUCHANAN George / James

BUCHANAN George. Le plus grand humaniste écossais. Né à Killearn (Stirlingshire) en février 1506, mort à Edimbourg le 28 septembre 1582. Ses parents étaient nobles, mais pauvres. A l'Université de Paris en 1520, il y retourna de 1525 à 1527 après avoir étudié à Aberdeen. Lorsqu'il rentra en Ecosse, Jacques V l'incita à écrire un libelle contre les franciscains, ce qui lui valut d'être jeté en prison par le cardinal Beaton. Il s'évada et gagna Bordeaux, où il enseigna le latin au college de Guyenne; Montaigne y fut un de ses élèves. Il écrivait à cette époque des pièces en latin qu'il faisait jouer par les étudiants. Pendant quelques années, on le perd de vue; il était probablement malade. On le retrouve en 1548 à Coïmbre (Portugal) dirigeant le collège. Traduit devant le tribunal de l'inquisition, il fut enfermé dans un monastère pendant deux ans. Libéré, il passa en France où il se révéla résolument calviniste, mais fut néanmoins le professeur de Marie Stuart. Après l'assassinat de Damley il devint son ennemi et, lors de son procès, son impitoyable accusateur. On l'a même soupçonné d'avoir forgé de toutes pièces les lettres qui avaient motivé l'arrestation de la reine, ce qui est peu probable. Contre la volonté de Marie Stuart, il fut nommé précepteur de Jacques VI (Jacques Ier d'Angleterre). Il devint Lord du Sceau Privé, puis membre du Parlement en 1579. Il écrivait surtout en latin. Son Histoire d'Ëcosse le fit comparer aux historiens de l'Antiquité. Un de ses ouvrages, Du Droit de royauté en Écosse, dont on dirait aujourd'hui qu'il était de tendance démocratique, fut brûlé publiquement à Oxford. On doit, aussi à Buchanan une tragédie, Jephté ou Le Voeu, et des paraphrases poétiques des Psaumes. Il exerça une grande influence sur la culture de son pays.

Buchanan, George (Killearn, comté de Stirling, Écosse, 1506-Édimbourg 1582); universitaire écossais.

Fils tôt orphelin d’un seigneur appauvri, il étudie les classiques à St. Andrews et à Paris, où il enseigne ensuite. En 1536, de retour en Écosse, il devient le précepteur de l’un des fils naturels de Jacques V, puis de la jeune Marie Stuart. Mais sa conversion au protestantisme l’oblige à s’enfuir en France, puis au Portugal, où il passe quelque temps emprisonné dans un couvent en 1548 sous l’inculpation d’hérésie. Rentré en Ecosse, il est membre de l'Assemblée générale de l’Église en 1563, d’une commission chargée de réviser le Book of Discipline, principal du collège Saint-Léonard de St. Andrews en 1567, et modérateur de l’Assemblée en 1567. En 1568-1569 il fait partie de la commission saisie des « lettres de la cassette » de Marie Stuart. Au moment de l’assassinat du régent Moray et du complot du duc de Norfolk, il exhorte dans ses écrits la noblesse écossaise à soutenir le jeune Jacques VI dans l’intérêt de la Réforme. En 1570, il devient le précepteur du roi âgé de quatre ans, et gardien du Sceau privé. En 1579, il publie le plus important de ses traités politiques, De jure regni, qui influencera aussi bien Milton que Locke, où il expose les devoirs des princes envers leurs sujets, et défend le tyrannicide dans les cas extrêmes ; en 1582, peu avant sa mort, il termine son Histoire de l’Ecosse, peu impartiale car il défend la cause de Moray et s’acharne contre Marie Stuart ; ces ouvrages sont dédiés au roi, qui en saura peu de gré à son ancien précepteur.

Bibliographie : E.G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, t. II, 1961, p. 66 ; M. Duchein, Jacques Ier, le roi de paix, 1985 et Marie Stuart, la femme et le mythe, 1987.


Buchanan, James (Stony Batter, Pennsylvanie, 1791 - Wheatland, Pennsylvanie, 1868) ; président des États-Unis d’Amérique [1857-1861]

Seul président célibataire des États-Unis, honnête et profondément religieux, mais parfois hésitant et timoré, B. a eu la malchance de devoir gérer le destin du pays lors de sa crise la plus grave et de laisser le seul souvenir de son échec à empêcher la guerre de Sécession. Sa carrière politique, sous l’étiquette fédéraliste puis démocrate, est jusque-là classique. Né en Pennsylvanie d’une famille irlando-écossaise de onze enfants, homme de loi parvenu à une solide aisance, il est successivement membre de la législature de Pennsylvanie, président de la Commission des lois de la Chambre fédérale des représentants, ambassadeur en Russie, sénateur, secrétaire d’État, ambassadeur en Grande-Bretagne après sa défaite aux primaires présidentielles en 1848. Modéré dans sa condamnation de l’esclavage qu’il considère comme « un grand mal sans remède », il est grâce au vote du Sud désigné comme candidat à la présidence et élu en 1856. Les gages qu’il donne au parti esclavagiste pour préserver l’Union (pressions sur le Kansas, exécution de l’abolitionniste John Brown après un raid-suicide) et la crise économique de 1857 mécontentent. B. ne se représente pas à l’élection de 1860 que remporte le républicain Lincoln. La sécession de la Caroline du Sud intervient avant la passation des pouvoirs. Impuissant à gérer cette crise exceptionnelle, B. quitte ses fonctions un mois après la sécession des États confédérés et se retire dans sa propriété, d’où il soutient loyalement la cause nordiste jusqu’à sa mort.

Bibliographie : D.K. Bruce, Les Présidents des USA de G. Washington à A. Lincoln, trad. fr., 1954, p. 401-417.

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