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BRUNETIÈRE Ferdinand Vincent-de-Paul Marie

BRUNETIÈRE Ferdinand Vincent-de-Paul Marie. Critique français. Né le 19 juillet 1849 à Toulon, mort le 9 décembre 1906 à Paris. Nommé maître de conférences à l'Ecole Normale Supérieure en 1886, il collabora dès 1875 à La Revue des Deux Mondes dont il devint directeur en 1895. Adepte d'un classicisme rationaliste dont il retrouvait la parfaite expression au XVIIe siècle, Brune-tière, avec son goût des vastes synthèses et des idées générales, est en réalité tributaire du positivisme, même lorsqu'il est amené à proclamer la « banqueroute de la science ». Sa célèbre théorie de l' « évolution des genres » est de filiation darwiniste lorsqu'il conclut à une identité entre les sciences naturelles et l'histoire littéraire. Adversaire de nombreuses écoles littéraires de son époque, il écrivit contre Zola Le Roman naturaliste. Publié en 1898, son Manuel de l'histoire de la littérature française lui valut une renommée européenne déjà préparée par ses oeuvres précédentes, et que ne firent qu'accroître les suivantes : L'Evolution de la critique (1890), Evolution de la poésie lyrique en France au dix-neuvième siècle; Histoire de la littérature française classique ; Histoire du théâtre français (1891-92); Evolution des genres dans l'histoire de la littérature; Etudes critiques sur l'histoire de la littérature française et enfin son étude sur Honoré de Balzac (1905), dans laquelle il revenait sur certains jugements émis dans sa jeunesse sur cet écrivain. D'abord libre penseur, Brunetière publia en 1895 un article intitulé Après une visite au Vatican, par lequel il affirmait son évolution vers le catholicisme, et qui suscita de nombreuses controverses. Ce rapprochement avec la religion est encore attesté par : Sur les chemins de la croyance (1904), et par ses écrits posthumes Discours de combat (1907) et Lettres de combat (1912). ? « Ferdinand Brunetière fut un critique qui avait des idées générales et qui même, si l'on peut trop en avoir, en avait trop. Assez instruit et admirable surtout pour faire croire qu'il l'êtait extrêmement, très laborieux du reste à travers les mille occupations diverses qu'il s'imposait, trouvant le temps de lire beaucoup, de réfléchir vite et de se faire des idées auxquelles il fallait que les faits se pliassent, il abondait en prestiges qui séduisaient et en paradoxes auxquels il excellait à donner l'air de vérités éternelles. » Émile Faguet. ? « ... Il est aujourd'hui l'écrivain de France qui a le plus d'ennemis. Lisez : d'ennemis déclarés et acharnés, qui lui veulent mal de mort, et à qui il suffît d'entendre prononcer son nom pour entrer dans un état voisin de la rage. » René Doumic. ? « Ce qu'il soutient n 'est pas toujours très juste; mais toujours très solidement établi. Oserait-on dire même : d'autant mieux établi que moins juste. » André Gide.