BRONIEWSKI Wladyslaw
BRONIEWSKI Wladyslaw. Poète polonais. Né le 17 décembre 1897 à Plock, mort le 10 février 1962 à Varsovie. Issu d'une famille de la bourgeoisie intellectuelle, il s'engage dès 1915 dans les Légions organisées en Galicie par Jozef Pilsudski et combat jusqu'en 1917 dans les rangs autrichiens. Interné de 1917 à 1918, il prend part par la suite à la guerre polono-soviétiaue de 1920 et quitte l'armée en 1921 pour taire des études de philosophie à l'Université de Varsovie. Il se lie alors avec des militants de la gauche révolutionnaire et devient communiste, collabore aux revues de gauche Nowa Kultura (La Nouvelle Culture) et Miesiecznik Literacki (Le Mois littéraire), ce qui lui vaudra d'être arrêté en 1931. En 1925, il publie avec S.R. Stande et W. Wan-durski, Trois salves, premier recueil-manifeste de la poésie prolétarienne en Pologne. Dès lors, la poésie de W. Broniewski se veut militante : Fumées sur la ville [1927], Chant et douleur (1932), Le dernier cri [1938], d'une forme très classique, écrits dans une langue volontairement mais discrètement populaire, sont avant tout, malgré de profonds accents personnels, des poèmes de combat, inspirés par l'internationalisme prolétarien. La guerre y ajoutera l'expression d'un ardent patriotisme, surtout dans Baïonnette au canon, publié à Jérusalem en 1943. Surpris à Lwow par la guerre, Broniewski est arrêté par la police soviétique à la suite d'une dénonciation et passe vingt mois en prison avant d'être incorporé dans la première armée polonaise et de se retrouver au Proche-Orient. Revenu en Pologne en 1945, il sera dès lors une sorte de poète officiel, fêté et vénéré jusqu'à sa mort, acceptant parfois de composer des oeuvres de circonstance, Strophes sur Staline [1953], mais revenant aussi à un lyrisme plus personnel dans Mazowie [1952], rêverie sur les paysages de sa province natale, ou dans Anne [1956], écrit après la mort de sa fille. Poète d'une calme puissance, faisant appel aux émotions simples sans se laisser aller à la grandiloquence, très classique dans son utilisation des formes et des rythmes poétiques, W. Broniewski est sans doute le seul grand poète révolutionnaire de la Pologne contemporaine.