BRIOUSSOV Valéri Jakovlévitch
BRIOUSSOV Valéri Jakovlévitch. Poète et critique littéraire russe. Né et mort à Moscou (13 décembre 1873-9 octobre 1924). Après avoir terminé ses études secondaires au lycée Polivanov, pépinière d'hommes célèbres, il s'inscrivit à la Faculté d'histoire et de philologie de Moscou, ayant dès l'enfance décidé de devenir écrivain. Fils de commerçants aisés, il put faire paraître à compte d'auteur les trois petits volumes des Symbolistes russes [1894-1895] qui, tout en choquant la plupart des idées reçues en matière de poésie, lui apportèrent du jour au lendemain la notoriété. Lorsque, en 1899, la maison d'édition « Scorpion » fut créée à Moscou dans le but de publier les oeuvres des poètes et écrivains d'avant-garde, Brioussov fut invité à faire partie du comité de rédaction et en devint bientôt le directeur virtuel. A la fin du siècle dernier, il avait déjà publié deux recueils de vers : Me Meum Esse (1897) et Tertia vigilia (1900); un troisième recueil, Urbi et Orbi, parut en 1903. En 1904, ayant créé la revue symboliste Vésy, Brioussov devint le leader de tout ce que la Russie comptait comme écrivains symbolistes; des poètes tels qu'Alexandre Blok et André Bély le considéraient comme leur maître. C'est de cette époque que date son premier roman, Ange de feu et le recueil de vers Stéphanos (1906). L'engouement du public pour les oeuvres de Brioussov fut tel que, vers 1908, ses vers étaient publiés jusque dans les revues les plus conservatrices et, entre 1910 et 1912, il fut même chargé de la direction littéraire de la revue très connue La Pensée russe. En 1912 il fit paraître un livre d'essais critiques, d'une grande pénétration, sur la poésie russe : Les Lointains et les proches, suivi d'un second roman : L'Autel de la victoire (1913). Il fit la guerre de 1914 en qualité de correspondant de plusieurs journaux. Se désintéressant de la politique, Brioussov n'eut aucune activité lors de la révolution de 1905; par contre, celle de 1917 trouva en lui un supporter enthousiaste. Il fut même nommé chef de la censure, mais ne conserva pas longtemps ce poste, étranger à sa nature. En 1919 il devint membre du parti communiste; on lui confia la création à Moscou de l'institut littéraire. Dans la dernière période de sa vie, Brioussov publia trois nouveaux recueils de poésies : Derniers rêves [1920], L'Instant [1922] et Mea (1924). On lui doit un grand nombre de traductions en vers, parmi lesquelles il convient de mentionner celle des Romances sans paroles de Verlaine (1894) et celle de Pelléas et Mélisande de Maeterlinck (1907). Il traduisit également une grande partie de l'oeuvre poétique de Verhaeren.