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BOUILHET Louis Hyacinthe

BOUILHET Louis Hyacinthe. Poète et auteur dramatique français. Né à Cany (Seine-Inférieure) le 27 mai 1822, mort à Rouen le 18 juillet 1869. Fils du directeur principal des hôpitaux de l'expédition de Russie, il suivit les classes de l'école primaire près du Havre. Après quoi il fut mis au collège de Rouen, ou il devait rencontrer Gustave Flaubert. Sa vive intelligence lui valut maints succès scolaires, y compris le prix d'honneur de rhétorique. Pour obéir à sa famille, il dut entrer à l'école de médecine de cette ville. Cinq ans après, il était interne à l'Hôtel-Dieu sous la direction du fameux chirurgien Flaubert, père de Gustave. Mais comme il se croyait la vocation de poète, il abandonna soudain la médecine pour se faire professeur de lettres. En 1851, il publia sa première oeuvre poétique, Melaenis, conte romain dont la dédicace porte le nom de Gustave Flaubert — comme celle de Madame Bovary portera plus tard celui de Bouilhet. Cette amitié réciproque devait durer jusqu'à la mort. Fier du succès qu'il avait obtenu et attiré par le théâtre, Bouilhet se rendit à Paris pour tenter d'y faire jouer un drame en cinq actes et en vers : Madame de Montarcy. Il fut loin de le regretter : montée au Second Théâtre-Français le 6 novembre 1856, la pièce reçut un accueil triomphal. Conscient de ses capacités, il quitta Paris pour s'installer à Mantes-sur-Seine. C'est là qu'il écrivit ses autres grands drames en vers, d'un lyrisme exubérant, qui tous furent joués par la suite avec un certain succès à l'Odéon, au Théâtre-Français et à la Porte Saint-Martin. Retenons surtout : Hélène Peyron (1858), L 'Oncle Million (1860), Dolorès (1862), Faustine (en prose) (1864), et La Conjuration d'Amboise (1860), son meilleur ouvrage théâtral. Ajou-tons-v la féerie intitulée Le Château des coeurs. Ecrite en collaboration avec Flaubert et le comte d'Osmoy, elle ne fut jamais représentée. (Sa parution en revue date de 1880.) Outre Melaenis, conte romain, son oeuvre poétique comporte : Festons et astragales (1859), A une femme (1859), Les Fossiles (1859) et Dernières chansons (1872). ? « Pur de toute agression, de toute haine, de toute ambition, n'ayant été mêlé à rien de ce qui rapetisse les âmes, n'ayant combattu que le noble combat, Louis Bouilhet n'a été, n'a voulu être qu'un poète. » Th. de Banville. ? « Pour ne parler que des procédés d'une poésie toute en procédés — par le mètre, par le mouvement, par la crudité des tons, par la hardiesse dans la nudité du détail —, Louis Bouilhet nous donne les bas-côtés assez réussis du talent de Musset. » Barbey d'Aurevilly.

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