Databac

BOUHOURS Père Dominique

BOUHOURS Père Dominique. Critique et grammairien français. Né à Paris le 15 mai 1628, mort dans cette ville le 27 mai 1702. Ses études terminées au collège de Clermont, il entra, le 11 septembre 1644, dans la Compagnie de Jésus, et enseigna d'abord dans plusieurs maisons de son ordre. Il fut charge ensuite de l'éducation des princes de Longueville, enfin, vers 1662, de celle du fils aîné de Colbert, le marquis de Seignelay. En 1666, il devint le supérieur du collège de Clermont. C'est de ce jour surtout que date sa célébrité. Religieux bel esprit dans toute la force du terme, et par là en butte aux railleries des Messieurs de Port-Royal, il ne se révélait pas moins très fin connaisseur de la prose française. Il était tenu en haute estime par Bossuet, comme par Boileau, par La Fontaine et Saint-Évremond. Bien mieux : Racine lui envoya un jour une de ses pièces pour le prier d'en remarquer les fautes de langage. Ses principaux écrits sont : Entretiens d'Ariste et d'Eugène (1671), Doutes sur la langue française (1674), Nouvelles remarques sur la langue française (1675), Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit (1687). Il faut sans doute y ajouter : Lettre à Messieurs de Port-Royal... (1668), Lettre à un seigneur de la cour... (1690) et enfin Pensées ingénieuses des Anciens et des Modernes (1691). Esprit souple et plein de charme, le P. Bouhours passe, comme on sait, pour l'héritier de Vaugelas. Il eut de l'esprit jusque sur son lit de mort, lui qui disait en souriant à l'un de ses proches : « J'ai quelque scrupule du plaisir que je trouve à mourir. » ? « Au panier les Bouhours ! » V. Hugo. ? « Notre langue lui doit plus qu 'à aucun auteur, sans excepter Vaugelas. » E. Quélennec.