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BOUGAINVILLE Louis Antoine, baron de

BOUGAINVILLE Louis Antoine, baron de. Navigateur français. Né à Paris le 11 avril 1729, mort à Paris le 31 août 1811. Doué d'une intelligence vive et souple, il fit de brillantes études de droit en devenant avocat selon les désirs de son père, notaire au Châtelet; cela ne l'empêcha point d'acquérir une excellente culture littéraire et mathématique; il publia en 1754-56 la première partie d'un Traité de calcul intégral qui lui valut une flatteuse réputation de savant. Attiré par la carrière des armes, il était entré en 1753 au bataillon de Picardie; il devint ensuite aide de camp de Chevert. En 1756 il était secrétaire d'ambassade à Londres, et il reprit du service pour suivre Montcalm au Canada, où il se battit avec bravoure, à Frontenac, au fort d'Oswego, etc., et fut promu au grade de colonel. Après la paix de 1763, il devint officier de marine et obtint l'autorisation de fonder une colonie aux îles Malouines qu'il gagna avec l'« Aigle » de vingt canons et le « Sphinx » de huit canons. Mais trois ans plus tard les Malouines furent cédées par la France à l'Espagne. Il entreprit alors la longue et hasardeuse expédition d'où devait naître son Voyage autour du monde, publié en 1771. Parti de Brest avec la frégate « La Boudeuse » et la flûte « L'Etoile », il rejoignit les mers du Sud par le détroit de Magellan, visita la Nouvelle Cythère (Tahiti), les Grandes Cyclades (Nouvelles Hébrides), la Nouvelle Bretagne (îles Bismarck), la Nouvelle Guinée; enfin par les Moluques, l'île Maurice et le cap de Bonne- Espérance, il rentra à Saint-Malo, après une navigation de deux ans et demi. Sa relation du voyage, très vivante, connut un grand succès. Diderot, qui en fit un compte rendu, y trouva aussi le point de départ pour son Supplément au Voyage de Bougainville (1773), dialogue polémique sur la morale et la religion, qui circula des ce moment, mais qui ne fut publié que longtemps après la mort de son auteur, en 1796. Bougainville fut appelé à faire partie de l'Académie de Marine et fut nomme secrétaire du roi. Il s'illustra par la suite dans la guerre de l'indépendance américaine, où il prit part à de nombreux combats, entre 1778 et 1782. Tombé en disgrâce après la bataille des Saintes, il se retira près de Sénart. Il reprit du service au début de la Révolution, mais démissionna bientôt; il nourrissait le projet d'un nouveau voyage, à la découverte du pôle Nord. Emprisonné sous la Terreur, il retrouva la liberté avec Thermidor. Il dédia ses dernières années aux études mathématiques; il fut nommé par Napoléon sénateur et comte de l'Empire. PIERRE FERRARI. ? « B — ... de la philosophie, du courage, de la véracité; un coup d'oeil prompt qui saisit les choses et abrège le temps des observations; de la circonspection, de la patience; le désir devoir, de s'éclairer, de s'instruire... A — Et son style ? B — Sans apprêt : le ton de la chose, de la simplicité et de la clarté... » Diderot (Supplément au Voyage de Boungainville).

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