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BOUDDHISME

BOUDDHISME. Doctrine spirituelle à dimension religieuse rattachée au Bouddha Cakyamuni, qui vécut en Inde au vie siècle avant Jésus-Christ ; enseigne que le mal et la souffrance sont inséparables de l’existence et qu'il faut s'attacher à réduire ses désirs, afin de parvenir à les éteindre ; on atteint ainsi le salut par l'anéantissement, le Nirvana, où l'on n'aurait alors plus à renaître (métempsychose) ; thèse reprise par Schopenhauer. ( Nirvana)
bouddhisme, doctrine et Eglise dont le bouddha Çakya-Mouni (le « solitaire des çakyas », c'est-à-dire « des roseaux ») est le fondateur (Ve s. av. J.-C.). — Une légende chinoise, réfutée par les Hindous, identifie le Bouddha à Lao-tseu. Le bouddhisme est apparu dans l'Inde aux confins du Népal (fin du VIe s. av. J.-C.), puis s'est répandu, sous des formes diverses, dans les différents pays d'Asie. La doctrine vise à l'extinction de tous les désirs, qui nous voilent (Maya) la véritable réalité des choses; le terme de l'ascèse, fondée sur la pratique du yoga, conduit à l'« illumination », au nirvâna. La sagesse délivre l'âme de la transmigration, c'est-à-dire de sa réincarnation perpétuelle dans une autre vie, jusqu'à l'acquisition de la sagesse parfaite, qui est le repos de l'âme. La plupart des dogmes sont empruntés à la philosophie brahmanique, notamment que la douleur est intimement liée à l'existence; le sentiment d'exister produit par l'ignorance est lui-même lié aux désirs. Le bouddhisme est moins une forme de pensée qu'une forme de vie, moins une philosophie qu'une religion. Parmi les écoles bouddhiques, celle du « yoga » ou du « tantra » est la plus répandue en Chine, celle du "zen" au Japon (9 millions de fidèles).
BOUDDHISME. Le bouddhisme est un système religieux élaboré dans tout le Sud-Est Asiatique à partir de l’enseignement du Bouddha Çakyamuni au Ve siècle avant J.-C. Il se présente plus comme une vision métaphysique du monde que comme une religion proprement dite, tout au moins dans certains de ses aspects (comme le zen) dérivés de sa forme dite Mayayana ou grand véhicule (par opposition à son autre forme d’expression dite Hinayana ou petit véhicule). L’un des traits qui fonde le bouddhisme est la négation de l’existence d’une entité individuelle, d’un « Ego », dont la perception subjective résulte d’une illusion : « l’illusion du Moi », cette illusion naît de l’intéraction de cinq éléments, les « Skandas » (le corps, les perceptions, les affects, les impulsions, les actes de conscience) selon le processus impersonnel qui lie les causes et les effets. La perception subjective d’une entité personnelle, d’un Moi, résulte donc d’une ignorance fondamentale qui est la source directe de la souffrance et de l’angoisse. Le but de l’existence humaine est alors de dissiper cette illusion et cette ignorance par « l’illumination » (Bouddha signifie « l’illuminé » ou « l’éveillé », l’illumination étant venue à Çakyamuni pendant qu’il méditait au pied de l’arbre de Bodhi). Tout homme est un bouddha en puissance, et peut réaliser l’état de Bouddha par l’expérience du nirvâna qui dissipe l’illusion primordiale du moi. Les formes les plus élaborées du bouddhisme Mayayana (tantrisme, zen) visent donc à fournir à l’homme ordinaire, encore soumis à l’illusion d’un ego séparé, des moyens qui lui permettent d’accéder à une « vue juste » dans une expérience transcendant l’intellect et débouchant sur la saisie immédiate de la réalité. (Voir Zen.) Ces moyens ont en commun de tendre à libérer le sujet de l’emprise totalitaire du mental hyperrationnel et logique, du flux ininterrompu des associations d’idées et d’images, du réseau serré d’identifications paralysantes, qui lui masquent l’essence de sa réalité profonde (dont l’expérience directe réalise le « satori » du zen). Or ces techniques employées dans les différentes formes du bouddhisme ont aussi en commun d’être toujours utilisées dans le cadre de la relation maître-disciple, qui comporte certaines analogies avec la relation transférentielle analyste-analysant : « Le candidat demande une transformation de son état actuel, une libération [...] Il reconnaît par là qu’il porte en lui-même les obstacles à cette transformation qu’il désire. [...] La relation du candidat et du Guide présente un caractère privilégié et constitue l’élément central du processus. Le transfert en psychothérapie ou la dévotion complète au Guru signifient que toute la structure relationnelle du candidat doit s’articuler et se transformer dans et par sa relation exclusive au guide qui incarne et condense l’autre » (Chambron). En outre, qu’il s’agisse de guérir une névrose (en situation psychothérapeutique) en libérant le Moi des obstacles complexuels qui s’opposent à son épanouissement, ou qu’il s’agisse d’aider le sujet à se défaire de sa croyance à un Moi illusoire (en situation maître-disciple dans le bouddhisme), un des procédés essentiels de la cure est la désidentification. Mais ces analogies dans le travail de la cure psychothérapeutique et de l’initiation bouddhique ne peuvent masquer la différence des perspectives dans lesquelles chacune de ces situations évolue : les psychothérapies de psychoses et névroses visant à reconstruire ou à épanouir le Moi, alors que l’initiation bouddhique part d’un Moi suffisamment solide et épanoui qu’elle cherche à transcender.

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