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BOSCOVICH Ruggero Giuseppe

BOSCOVICH Ruggero Giuseppe. Savant dalmate, d'expression latine. Né le 18 mai 1711 à Raguse, en Dalmatie, mort le 13 février 1787 à Milan. Il revêtit l'habit de jésuite à Rome le 13 octobre 1725, et se consacra à des études littéraires, philosophi-ques et théologiques, ainsi qu'à des recherches de physique et de mathématique sous la direction du P. Borgondio. Il parvint rapidement à une grande notoriété et, en 1740, il succéda au P. Borgondio à la chaire de mathématiques du Collège Romain. Son activité, véritablement encyclopédique, embrassa les domaines les plus divers, depuis le génie civil jusqu'à l'architecture et l'hydrographie. Il se vit confier d'importantes missions diplomatiques à l'étranger, pour le compte de la ville de Raguse et du pape, et parcourut ainsi l'Europe entière. Alors qu'il s'apprêtait à se rendre au Brésil pour y effectuer des recherches de géodésie sur la demande du Portugal, il fut retenu à Rome par Benoît XIV qui lui confia une mission semblable : mesurer, en collaboration avec le P. Chr. Maire, le degré italien et refaire les cartes de l'Etat pontifical. Il s'acquitta de cette tâche entre 1750 et 1753 et publia le résultat dans un livre intitulé De litterarias expeditione... Ce livre contribua, en 1757, à l'abolition du décret de la congrégation de l'Index contre le système de Copernic. Après une importante mission diplomatique à Vienne, en 1757, où il soutint les droits de la ville de Lucques contre la Toscane dans la question des eaux du lac Bientino, et où il publia la Philosophie naturelle (1758), il fut nommé professeur de mathématiques a Pavie en 1763, et l'année suivante invité par les jésuites de Brera à dessiner les plans du nouvel observatoire de Milan. Riche des connaissances astronomiques qu'il avait acquises à l'étranger, et notamment à Greenwich, il entreprit cette oeuvre, dans laquelle il engagea même une partie de sa fortune personnelle, s'inspirant de ce qui se faisait dans cette matière à Paris et à Londres, et suivant les enseignements de Galilée, importés en France par Cassini. A la suite d'un différend avec le P. Lagrange, de Marseille, qui dirigeait l'Institut depuis le début des travaux, il quitta Milan et accepta la charge de directeur de l'Optique pour la Marine à Paris, service créé pour lui, et se consacra à des recherches sur les lentilles achromatiques. Mais de nouveaux dissentiments, avec les savants parisiens cette fois, l'amenèrent à quitter également cette ville et à se retirer à Bassano, où il s'occupa de ses vastes travaux astronomiques et optiques, qu'il acheva en 1785 et publia en 5 volumes sous le titre : Opera pertinentia ad opticam et astronomiam maxima ex parte nova et omnia huiusque inedita. Il passa les dernières années de sa vie dans le voisinage de l'observatoire de Brera, reprenant contact avec les astronomes, jusqu'à ce qu'une attaque pulmonaire l'emportât. On le mit au rang des plus grands savants de son époque, et il eut l'immense mérite de contribuer a la diffusion et au triomphe des théories de Newton en Italie.

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