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BODART Roger

BODART Roger. Poète et essayiste belge d’expression française. Né à Falinignoul le 10 mars 1910, mort à Bruxelles le 2 juin 1973. Ses poèmes, autant que des recueils d’essais ou d’impressions de voyage comme les Dialogues européens, les Dialogues africains ou Mes Amériques, sont l’œuvre d’un humaniste soucieux de l’universalité de la pensée moderne. Son premier livre de vers, Les Mains tendues (1930) fut préfacé par Léon Daudet. Librement classique dans Office des ténèbres (1937), sa poésie a évolué vers la forme pleine de La Tapisserie de Pénélope (1945) avant de se contracter en vers brefs dans Le Nègre de Chicago (1958) et surtout La Route du sel (1965) qui est sans doute son chef-d’œuvre. Outre de nombreux essais qui n’ont pas été recueillis en volume, R. Bodart a écrit des monographies sur Montherlant, Du Bos, Maeterlinck, Plisnier, Thiry, Libbrecht ou Amédée Ponceau, et également sur des peintres et sculpteurs belges contemporains. Fonctionnaire au Service des Lettres, il fut membre de l’Académie royale de langue et de littérature.

BODART Roger. Poète et essayiste belge d’expression française. Né à Falinignoul le 10 mars 1910, mort à Bruxelles le 2 juin 1973. Ses poèmes, autant que des recueils d’essais ou d’impressions de voyage comme les Dialogues européens, les Dialogues africains ou Mes Amériques, sont l’œuvre d’un humaniste soucieux de l’universalité de la pensée moderne. Son premier livre de vers, Les Mains tendues (1930) fut préfacé par Léon Daudet. Librement classique dans Office des ténèbres (1937), sa poésie a évolué vers la forme pleine de La Tapisserie de Pénélope (1945) avant de se contracter en vers brefs dans Le Nègre de Chicago (1958) et surtout La Route du sel (1965) qui est sans doute son chef-d’œuvre. Outre de nombreux essais qui n’ont pas été recueillis en volume, R. Bodart a écrit des monographies sur Montherlant, Du Bos, Maeterlinck, Plisnier, Thiry, Libbrecht ou Amédée Ponceau, et également sur des peintres et sculpteurs belges contemporains. Fonctionnaire au Service des Lettres, il fut membre de l’Académie royale de langue et de littérature. BODEL d’Arras Jean (appelé aussi Bodiaus ou Bordiaus). Trouvère et ménestrel français. On l’a identifié aussi avec l’auteur de fabliaux, Jehan Bedel. Il vécut à Arras dans la deuxième moitié du XIIe siècle et mourut en 1210. Il était probablement clerc, et sa multiforme activité poétique était goûtée et appréciée par ses concitoyens. Vers 1205, alors qu’il s’apprêtait à partir pour la Terre Sainte, il se trouva atteint de la lèpre. Obligé de se retrancher tout vivant du monde des vivants, il adressa à ses amis un émouvant chant d’adieu, son Congé, dont les stances sont dédiées tour à tour à ses bienfaiteurs, à ses compagnons (« com plus les aim plus les eschive... »), à la ville entière (« Anuis ki en mon cuer abonde — salue moi à la reonde — Arras et toute la kemune... »). Une stance est dédiée à un Baudin Fastoul, le même Baude Fastoul vraisemblablement qui devait connaître un sort identique et qui écrira à son tour un Congé imité de celui de Jean Bodel, comme l’imitera plus tard Adam de la Halle — Jeu de la Feuillée, — quittant Arras pour d’autres raisons. Jean Bodel créait là un nouveau genre de composition poétique dont les plus beaux aboutissements seront La Repentance Rutebeuf — v. Poésies de Rutebeuf — et les Testaments de Villon. Mais si li Congiés est sa dernière œuvre poétique, il nous reste de lui un poème épique qui ne manque pas de grandeur, la Chanson des Saisnes, sur la lutte de Guiteclin de Saxe contre Charlemagne. Le théâtre du Moyen Age lui doit le Jeu de Saint Nicolas, l’une des premières œuvres dramatiques marquant la transition entre le « miracle » purement religieux et la représentation profane, probablement composé à la requête d’une confrérie ou d’un collège pour être joué à l’occasion de la fête du saint. On connaît aussi de Jean Bodel des chansons et des pastourelles; on y trouve, comme dans d’autres pastourelles de l’époque, le couple de Robin et de Marion que portera sur la scène avec tant d’esprit et de fraîcheur Adam de la Halle un demi-siècle plus tard, dans son Jeu de Robin et de Marion. Enfin si l’identification de Jean Bodel avec Jehan Bedel est exacte, comme il est vraisemblable, il serait l’auteur de nombreux Fabliaux, alertes et sans longueurs, parmi lesquels Barat, Haimet et Travers, amusante histoire de trois voleurs et d’un jambon qu’ils se subtilisent tour à tour les uns aux autres; Brunian, la vache au prestre, malicieuse application profane de la pieuse maxime « centum pro unum accipietis », bien innocente à côté de celle, beaucoup plus directe et irrévérente, qu’en fera Franco Sacchetti dans le conte 234 de ses Trois cents nouvelles; Gombert et les deux clercs, dont le sujet sera presque identiquement repris par Boccace dans la nouv. VI, IXe journée du Décaméron; les Deux Chevaux, charmant tableautin plein de vivacité, autour d’un défi entre un convers et un vilain sur la force de leurs « roncins » ; etc. Dans ce dernier, l’auteur cite sept de ses fabliaux, dont un ou deux ne nous sont pas parvenus.