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BLOCH Jean-Richard

BLOCH Jean-Richard. Écrivain français. Né et mort à Paris (25 mai 1884-15 mars 1947). Il commence d’abord une carrière universitaire mais s’en dégage bientôt pour se consacrer à la littérature et à la politique. Son premier livre, Lévy (1912), est un recueil de nouvelles, intéressants portraits de types juifs. Mais c’est dans la fresque balzacienne d’Et Cie (1917) — histoire de l’ascension d’une famille d’industriels alsaciens — que Bloch affirme l’originalité de son talent passionné, fiévreux même, exalté par la puissance de la vie moderne, et en même temps inquiet et rêveur, prophétique, tel qu’il se manifestera en 1925 dans l’exotisme violent et tragique de La Nuit Kurde. A cette époque, J.-R. Bloch est déjà engagé dans la politique, il collabore à l’hebdomadaire communiste Clarté : dès avant la guerre, influencé par Romain Rolland, Élie Faure, Georges Sorel, il avait fondé à Poitiers, où il enseignait, L’Effort libre, revue qui combattait la gratuité de l’art. A ses yeux, il ne peut en effet y avoir d’art véritable que supporté par une grande foi humaine; la littérature ne se renouvellera qu’en annexant les passions sociales modernes -- c’est-à-dire, pour J.-R. Bloch, prolétariennes et communistes. De là l’inspiration politique qu’on trouvera non seulement dans des essais de combat comme Espagne, Espagne ! (1936), Naissance d’une Culture (1938), dans son théâtre révolutionnaire : Le Dernier Empereur (1926), Danton (1946), mais encore dans Sybilla (1932), livre à clef, où cette constante se mêle curieusement à l’évocation d’Isadora Duncan.