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biographie

biographie
Ouvrage dans lequel un écrivain raconte la vie d’une personnalité.
Commentaire
Œuvre savante ou récit de vulgarisation, la biographie est un genre littéraire à part entière, qui obéit à ses propres lois. Sous diverses formes (notice, portrait, article de dictionnaire, livre), elle adopte généralement l’ordre chronologique. Pour le biographe, elle comporte un certain nombre d’écueils : à la difficulté de trouver des documents et de recueillir des témoignages s’ajoute la nécessité de trier l'information ainsi recueillie et de ne pas la déformer par une approche trop subjective. La biographie, peu populaire en France, gagne du terrain sur le roman. Elle répond à l’intérêt du public pour le « vécu » et correspond à une désaffection pour la fiction romanesque.
Citations
L’écriture biographique s'apparente étroitement à celle du roman moderne, avec ses jeux sur les points de vue et les temps, ses plongées dans l’intériorité, sa disposition convergente des intrigues secondaires, ses leitmotive ; elle s'inspire aussi de la poésie, du journalisme et du cinéma (avec leur prédilection pour le spectaculaire et le sensationnel). Le biographe, moins soumis aux bienséances et à la lettre des documents, se donne des libertés : artiste à part entière, metteur en scène d’une existence, il raccourcit, s’attarde, manipule le « tempo ». (Daniel Madélénat, la Biographie.)
Il est incroyable que la perspective d’avoir un biographe n’ait fait renoncer personne à avoir une vie. (Cioran, Syllogismes de l'amertume, « Atrophie du verbe ».)
biographie. 1. Grecque. La biographie grecque proprement dite constitua un développement tardif, bien que l’on puisse en voir des formes rudimentaires dans les chants et les discours funéraires et dans les esquisses de personnages chez les historiens, par exemple Pausanias et Thémistocle chez Thucydide. Au IVe siècle av. J.-C. apparaissent les Cyropaedia, Memorabilia et Agesilaus de Xénophon, de même que l'Evagoras d’Isocrate, qui se rapprochent tous de la véritable biographie. Ce furent les élèves d’Aristote aux IVe et IIIe siècles av. J.-C. qui montrèrent de l’intérêt pour la biographie et donnèrent une forme plus systématique à sa composition. La tradition persista dans le milieu des savants alexandrins qui prisaient les renseignements biographiques sur les auteurs classiques comme moyen d’expliquer leurs écrits, et, parmi eux, les historiens qui cherchaient à divertir leurs lecteurs en mettant en relief des personnalités extraordinaires. (Polybe, le seul historien hellénistique dont nous possédions les œuvres, n’est pas représentatif de cette école). Aucune de ces œuvres ne nous est parvenue sauf sous forme de fragments. Plus de deux cents ans après, Plutarque (IIe siècle apr. J.-C.) dut en grande partie la forme de ses Vies à ses prédécesseurs hellénistiques, il établit cependant une nette distinction entre biographie et histoire, et les sujets de son œuvre furent originaux. Le ton de ses biographies était nettement moral, puisque son but était de donner en exemple la vertu qui apparaissait dans la carrière des grands hommes : d’où sa façon de se concentrer sur le caractère de ses héros. Au début du IIIe siècle apr. J.-C., Diogène Laërce écrivit un abrégé des vies et des doctrines des philosophes grecs, mais ce n’est rien de plus que la synthèse de compositions antérieures.
2. Romaine. La biographie romaine évolua à partir d’une tradition indigène de discours et d’inscriptions funéraires qui rapportaient avec des détails considérables les exploits des morts. Beaucoup de généraux et de politiciens écrivirent des comptes rendus de leur carrière afin de justifier leurs actes; Sylla, par exemple, écrivit ses mémoires en vingt-deux livres. Sous l’Empire, l’empereur ou des membres de sa famille écrivirent des mémoires : Auguste et Tibère, par exemple. Toutes ces œuvres sont perdues. Les biographies les plus importantes qui nous sont parvenues sont celles d’hommes célèbres, par Cornélius Népos (Ier siècle av. J.-C.), d’Agricola par son gendre Tacite (fin du Ier s. av. J.-C.), des douze Césars par Suétone (contemporain plus jeune de Tacite) et des derniers empereurs par les écrivains de l'Historia Augusta. Les Confessions de saint Augustin sont la seule autobiographie qui révèle la vie intérieure de l’écrivain (écrites vers 397-400 apr. J.-C.), bien que l’on puisse leur comparer les Méditations de Marc Aurèle (121-180 apr. J.-C.).



BIOGRAPHIE nom fém. - Œuvre de caractère historique ou documentaire qui a pour objet la reconstitution la plus véridique possible d’une vie décrite de l’extérieur et fondée sur des témoignages, des souvenirs, des documents authentifiés. ÉTYM. : formé sur le radical grec bios = « vie » et un dérivé du verbe grec graphein = « écrire ». La biographie est en principe centrée sur la vérité des faits et non sur une recherche esthétique. Cela n’exclut pas les biographies d’une grande valeur littéraire comme la Vie de Rancé de Chateaubriand. À notre époque, des écrivains célèbres ont écrit des biographies qui doivent une grande part de leur succès à leur talent de narrateur. On peut citer André Maurois, auteur entre autres d’Olympio ou la vie de Victor Hugo, et Henri Troyat, qui s’est spécialisé dans les grands personnages du monde slave. Plus récemment, l’écrivain italien Pietro Citati a renouvelé le genre en écrivant des « biographies racontées », mais s’appuyant exclusivement sur des documents authentiques : Tolstoï, Kafka. Il existe aussi des biographies romancées se caractérisant par l’approximation sur le plan historique et le souci du pathétique. Ce genre relève souvent de la « sous-littérature ». —> Autobiographie - Mémoires