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BIEN

De l'adverbe latin bene, « bien ».

- Ce qui est avantageux ou utile à une fin donnée. - Ce qui possède une valeur morale, ce qui est juste, honnête, louable. - Souverain Bien : norme suprême de l’ordre éthique, que l’homme poursuit en vue de lui-même, et non en vue d’obtenir un autre bien. - En économie, toute chose qui possède une valeur d’échange et qui est susceptible d’appropriation (exemple : biens de consommation).

• Pour Platon, ce n'est qu'à la lumière de l’idée du Bien (dont dérivent toutes les autres Idées du monde intelligible) que l'homme peut accéder à la connaissance de ce qui est. • Chez Aristote, comme dans toutes les doctrines eudémonistes, le Souverain Bien est le bonheur. • Spinoza, de son côté, conçoit le bien souverain comme un bien qui pourrait se communiquer et dont la possession procurerait « une éternité de joie continue et souveraine ». • Pour Kant, le Souverain Bien réside dans l'union idéale de la vertu et du bonheur.

BIEN. adv. substantivé. Terme qui implique une valeur positive, et souvent une valeur suprême. ♦ 1° Platon. Réalité intelligible suprême transcendante, divine, origine de l'essence et de l'existence de tout. ♦ 2° Aristote. Le Souverain Bien est le but ultime de toute activité ; il est bon et désirable par lui-même, et source de bonté pour tous les autres êtres. ♦ 3° Le bien moral. Ce que nous devons faire, Kant. ♦ 4° Le bien commun. Ce qui est bon pour la vie heureuse (matérielle et spirituelle) d'une communauté humaine ; s'oppose au bien propre d'un individu, et aussi à ce qui est utile seulement pour un groupe plus ou moins important intérieur à cette communauté.

BIEN

Synonyme, dans le domaine économique, de richesse, de possession, c’est-à-dire de tout ce que l’on peut s’approprier, le bien devient, dans l’ordre éthique, un concept normatif - comme le beau pour l’esthétique et le vrai pour la logique - et signifie ce qui est jugé conforme à l’idéal moral. ♦ Les morales eudémonistes ramènent la quête du bien à la recherche du bonheur, qui n’est, pour Aristote que la sanction de l’activité la plus noble de l’esprit, alors que les épicuriens - faisant du plaisir « le commencement et la fin de la vie heureuse » - considèrent avant tout le bien « naturel », celui qui satisfait nos besoins et nos inclinations. ♦ A l’opposé, l’intériorisation de la norme morale trouve son achèvement chez Kant, qui définit le bien absolu par la « bonne volonté ». On entend par bien commun le bien-être matériel et spirituel qu’il est souhaitable d’apporter à une communauté.

BIEN

1. Employé comme adverbe, bien indique la conformité à ce qui est attendu dans un domaine quelconque (un outil bien fait; une personne bien polie; se porter bien).

2. Comme nom, un bien, et surtout au pluriel des biens, se dit de ce qui est utile ou avantageux (agir pour le bien du pays; avoir des biens au soleil).

3. En philosophie, le bien désigne ce qui oriente l’action morale ou ce qui la réalise (viser le bien, atteindre le bien). C’est donc une norme permettant le jugement moral, permettant de distinguer le bien du mal : c’est ce qu’on approuve ou ce que l’on recherche. C’est le contenu donné au bien qui va marquer les différences entre les morales : - selon qu’elles le conçoivent comme absolu (le Bien) ou relatif (le bien pour tel groupe ou telle société), • selon qu’elles lui donnent un contenu précis (ne pas mentir est bien), - ou selon qu’elles le jugent selon les motivations de celui qui agit (Kant dit, par exemple, qu’on peut faire le bien avec de mauvaises intentions et qu’alors le bien cesse de l’être). L’essentiel de la réflexion morale porte donc sur le contenu et le rôle du bien.

BIEN (n. m.) 1. — Ce qui est source d’agrément ou d’utilité dans tous les domaines admettant modèle, règle ou but. 2. — Norme permettant le jugement dans le domaine moral ; objet conforme à cette norme. 3. — Souverain bien : le bien auquel, par excellence, l’individu aspire comme à une fin dernière ; selon les philosophies, ce peut être le plaisir, la vertu, le bonheur, etc. Kant fait remarquer que l’attribut « souverain » est équivoque : il peut signifier suprême et indiquer une condition inconditionnée (le souverain bien, c’est alors la vertu) ou parfait et indiquer un tout qui n’est pas une partie (le souverain bien, c’est alors le bonheur) ; c’est pourquoi il définit le souverain bien comme l’unité synthétique de la vertu et du bonheur ; comme le bonheur ne suit pas en ce monde nécessairement la vertu (qui consiste à suivre la loi morale), la position du souverain bien nécessite qu’on postule l’existence de Dieu. 4. — (Écon.) Tout ce qui est susceptible d’appropriation ; Syn. richesse ; ~ propriété, possessions, capital. 5. — Syn. intérêt (« c’est pour ton bien »). 6. — Bien commun : concept ambigu désignant les conditions morales et matérielles afférentes à la communauté qui permettent le bonheur de chacun ; souvent Syn. intérêt commun.