BESOIN

Du francique bisunnia (lequel a également donné le français besogne), « pauvreté », « nécessité ». - Ce qui est nécessaire à l’existence, à la conservation ou au développement d’un être vivant. - En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l’homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. • Il ne faut pas confondre désir et besoin : nos besoins présentent un caractère de nécessité ou de légitimité que n'ont pas nos désirs. • La sociologie contemporaine dénonce cependant le conditionnement social des besoins. Ainsi la publicité est aujourd'hui accusée de fabriquer des pseudo-besoins, dans la mesure où elle nous montre comme « nécessaires » des produits dont nous pourrions tout aussi bien nous passer.  

BESOIN, n.m. ♦ 1° Manque de choses indispensables à la vie (besoin d'eau, d'air). ♦ 2° État affectif de malaise éprouvé lors d'un manque, ou d'un désir (Il a besoin de compagnie). ♦ 3° Lacan distinguait du besoin la demande, qui s'adresse à autrui, et qui cache toujours une demande d'affection.

BESOIN

Ce qui manque à un être pour assurer sa vie organique. Psychologiquement, le besoin se traduit par un état de conscience pénible qui accompagne la privation de ce qui est nécessaire à la vie ou considéré comme tel par le sujet. On distingue généralement d’une part les besoins naturels primaires, indispensables à la survie immédiate (faim et soif par exemple), et secondaires (dont la satisfaction peut être différée pour un temps) et, d’autre part, les besoins culturels, c’est-à-dire acquis par le milieu social. Distinction qui doit cependant être nuancée : le besoin culturel, si artificiel soit-il, est en réalité essentiel à l’homme qui trouve dans le superflu ce « rien de trop pour être » (Clavel), une raison de vivre ; en outre, les besoins humains dans leur ensemble - sauf au niveau strictement biologique - ne seraient-ils pas des « besoins historiques » (Marcuse) c’est-à-dire plus ou moins conditionnés par la société qui risquerait ainsi d’occulter la « vraie » nature humaine, comme tentent de le montrer, par exemple, les freudo-marxismes ?

besoin, état d’une personne qui ressent un manque. Le besoin agit comme un signal d’alarme et conduit l’individu à accomplir l’action qui est susceptible de le satisfaire. Parmi les différents besoins, on distingue ceux qui correspondent aux conditions physiologiques de l’organisme, et ceux qui dépendent des conditions sociales. La satisfaction des premiers est-indispensable à la vie. Ce sont les besoins de nourriture, d’air, de chaleur, de sommeil, d’élimination des déchets. Pendant longtemps, la théorie périphérique de W. Cannon, qui explique l’apparition du besoin par l’état des organes (la faim étant due aux contractions rythmées de l'estomac par exemple), sembla satisfaisante bien qu’elle ne rendît pas compte de certaines conduites aberrantes, telles celles des sujets atteints d'anorexie mentale ou d'obésité. Les premiers sont dans un état de dénutrition parfois alarmant, mais ils n'ont pas faim ; quant aux seconds, bien que suralimentés, ils sont toujours en quête de nourriture. À côté des sensations viscérales dont parle Cannon existent d'autres conditions nerveuses, que les travaux de psychophysiologistes, tels que K. Lashley, ont révélées. Il y a, semble-t-il, dans le cerveau, pour chaque besoin organique, deux centres responsables l'un du déclenchement du comportement, l'autre du rassasiement C’est l'excitation de ces centres par les influences sensorielles (contractions gastriques à la vue d'un mets appétissant) et les modifications humorales (baisse de la teneur en sucre dans le sang) conjuguées aux influences socioculturelles (l'Européen prend trois repas par jour), et psycho-affectives qui rendent compte de l'apparition des besoins et de leur assouvissement À propos de l’obésité, nous avons vu que la satisfaction du besoin n'annule pas nécessairement le désir. C'est que le besoin ressenti, qui se traduit concrètement par le désir de manger, de boire, de dormir, etc., masque souvent un autre manque, d’ordre psychoaffectif, dont le sujet lui-même n'est pas conscient. Dans ce cas, il y a inadéquation entre la « demande » de l’individu et la « réponse » qui lui est fournie. Les autres besoins, appelés secondaires, puisqu'ils ne mettent pas en question l'existence même de l’individu, occupent cependant une place privilégiée en psychologie humaine. Leur nombre est grand mais trois sont particulièrement importants : ce sont les besoins de sécurité, d’affection, de valorisation personnelle. Leur satisfaction entraîne le bien-être et l’épanouissement de la personne, tandis que la frustration de ces aspirations peut être la cause de troubles du comportement bestialité, perversion sexuelle consistant à avoir des rapports sexuels avec un animal. La bestialité en tant que fantasme est très répandue et se rencontre dans la mythologie et les arts. En tant que pratique, elle est plus rare mais se trouve dans les deux sexes, notamment chez des personnes vivant dans un certain isolement, comme les bergers, ou les soldats dans le désert. La bestialité peut s'observer encore chez certains déments et arriérés profonds, ou pendant des accès maniaques ou confusionnels.

BESOIN 1. État d’un être qui réclame certaines choses pour sa conservation ou son développement (les poissons ont besoin d'eau). 2. État pénible dû à un besoin au sens 1 et ressenti comme un manque (les besoins font agir les hommes). Besoin se distingue de désir parce qu’il vise un objet spécifique et s’en satisfait. 3. Objet visé par les besoins aux sens 1 et 2 (la publicité crée souvent des besoins superflus). BESOIN (n. m.) 1. — Exigence de quelque chose correspondant à une nécessité vitale (une plante a besoin d’eau) ; 2. — (Psycho.) Exigence correspondant à tout ce dont l’absence est ressentie comme un manque (besoin culturel ou naturel) ; le besoin est une motivation et un état du sujet ; # désir : le besoin vise un objet spécifique et s’en satisfait. 3. — Objet visé par le besoin (au sens 1 ou 2).