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BERNARD Paul dit Tristan

BERNARD Paul dit Tristan. Romancier et auteur dramatique français. Né à Besançon (Doubs) le 7 septembre 1866, mort à Paris le 7 décembre 1947. Fils d’un architecte bientôt appelé à Paris par ses travaux, il suivit les cours du Lycée Fontanes, puis obtint une licence en droit et s’inscrivit au barreau de Paris. Après son service militaire, il dirigea, dans l’Oise, une fabrique d’objets en aluminium. Mais il était peu fait pour ce genre de vie et il devint, même, un jour directeur du vélodrome Buffalo. Il débuta dans les lettres en 1891 en publiant un article dans la Revue blanche. Dès ce moment, il abandonna son prénom de Paul et signa Tristan. Après avoir, en collaboration avec P. Véber, fait paraître un recueil de contes : Vous m’en direz tant (1894), il donna seul au théâtre, l’année suivante, Les Pieds nickelés (1895) qui obtinrent un vif succès. Dès lors, sa verve ira croissant, toujours avec le même bonheur, dans le domaine de la comédie : Le Fardeau de la liberté (1897), L’Anglais tel qu’on le parle (1899), L’Affaire Mathieu (1900), Daisy (1901), Triplepatte (1905), Les Jumeaux de Brighton (1908), M. Codomat (1909), Le Danseur inconnu (1910), Le Costaud des Êpinettes (1910), Le Petit Café (1911), L’Accord parfait (1911), On naît esclave (1912), Jeanne Doré (1913), L’Ecole du piston (1916), La Volonté de l’homme (1917), Le Sexe fort (1917), Les Petites Curieuses (1920), Jules, Juliette et Julien (1929), etc. Tout comme Bernstein, Tristan Bernard offre l’exemple d’une carrière pure de tout échec. Ce fait est d’autant plus remarquable que chez lui l’homme de théâtre était doublé d’un romancier plein d’humour et d’invention. Citons : Les Mémoires d’un jeune homme rangé (1899), Amants et voleurs (1905), Secrets d’Etat (1908), Les Veillées du chauffeur (1909), Mathilde et ses mitaines (1920), L’Enfant prodigue du Vésinet (1921), Féerie bourgeoise (1924), Autour du ring (1926}, etc. En ironique observateur de la vie très quotidienne, Tristan Bernard s’est plu surtout à nous montrer crue le caractère est loin d’être l’apanage de l’homme.

♦ « M. Tristan Bernard n’est pas, comme tel ou tel autre, un amuseur de profession, un plaisantin volontaire, détenant et exploitant le secret de divertir interminablement le public par les mêmes tours. Il est un écrivain-né, probablement un grand écrivain, dont l’œuvre vaut ce que valent sa pensée et sa personne, qu’on ne peut juger ou même goûter pleinement sans le comprendre, et que l’on ne comprendra jamais, si l’on ne détermine au préalable sur quel système précis d’idées ou de sensibilité s’appuie son œuvre facile et diverse. » L. Blum.