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Béotie

Pays de la Grèce centrale, qui borde l’Attique au nord-ouest. Ses deux villes principales étaient Orchomène et Thèbes qui se dressaient toutes deux dans de riches plaines propices à l’élevage des chevaux et à la culture du blé. Elle possédait les deux célèbres montagnes du Cithéron et de l’Hélicon. A l’époque classique, une grande partie de la plaine du nord où se dressait Orchomène était recouverte par le lac peu profond de Copaïs (maintenant asséché), célèbre pour ses anguilles, et qui était alimenté par le Céphise béotien et ses affluents. Le pays fut occupé à partir de l’époque néolithique et eut une importance marquée à l’âge du bronze. Des vestiges mycéniens à Orchomène, et des mythes relatifs à la richesse des Minyens qui émigrèrent de Thessalie laissent à penser que la ville était plus ancienne que la Thèbes béotienne, mais l’élévation de celle-ci et l’inondation du lac Copaïs contribuèrent à son déclin. La plupart des mythes béotiens sont concentrés sur la ville de Thèbes, dont la puissance en tout temps détermina l’importance du rôle de la Béotie dans l’histoire de cette période. Mais Thèbes ne fut jamais assez forte pour faire valoir son autorité sur toutes les villes de Béotie et en faire un seul État. Les villes de Thespies et de Platée apparurent souvent dans la politique béotienne. Les affaires de la Béotie étaient gérées par une confédération de villes, dont certaines furent des membres récalcitrants, notamment Platée qui établit des liens avec Athènes pour assurer son indépendance. La Béotie joua un rôle équivoque, si elle ne fut pas activement déloyale à la Grèce, à l’occasion des guerres médiques. Alors qu’Athènes tentait d’étendre son pouvoir au milieu du Ve siècle av. J.-C., elle envahit et battit les Béotiens à la bataille d’Œnophyta en 457, et contraignit ainsi toutes ses villes excepté Thèbes à reconnaître sa suprématie. Mais son indépendance fut rendue à la Béotie dix ans plus tard, quand Athènes fut battue à Coronée. Une nouvelle défaite à Délium en 424 mit un terme à tous les espoirs des Athéniens de reconquérir la Béotie. Le IVe siècle fut témoin de l’extension de la suprématie thébaine sur le reste de la Béotie, en particulier sous le commandement d’Épaminondas, et la défaite de Sparte à Leuctres en 371 et à nouveau à Mantinée en 362. Comme le reste de la Grèce, la Béotie ne put résister à la puissance montante de la Macédoine sous Philippe, et après la défaite des forces thébaines et athéniennes à Chéronée en 338, et la destruction de Thèbes en 335 par le fils de Philippe (Alexandre le Grand), la Béotie déclina rapidement. A l’époque romaine, il ne demeurait rien de la plupart des cités béotiennes excepté leurs ruines et leur nom. Aux yeux des Athéniens, les Béotiens paraissaient lourds et obtus, traits que Cicéron et Horace attribuèrent à l’humidité de l’atmosphère. Il semble vrai que dans le domaine artistique la Béotie était en retard, mais sa contribution à la musique et à la littérature fut considérable. Hésiode, Corinne, Pindare et Plutarque furent tous des Béotiens. Le dialecte pendant la période classique était l’éolien, tel qu’on le parlait à Lesbos et en Thessalie, mais il avait quelques caractéristiques communes avec le grec occidental et un système de voyelles qui lui était propre.

Béotie, région de la Grèce centrale, limitée au nord par la Locride opontienne et le golfe d’Eubée, à l’est par l’Attique et la Mégaride, au sud par le golfe de Corinthe, à l’ouest par la Phocide. Elle est constituée par deux belles plaines, celle du Céphise (région de Thèbes) et celle du lac Copaïs (région d’Orchomène et de Chéronée), entourées de montagnes : les monts Opontiens, le Parnès et le Cithéron, le Parnasse et l’Hélicon. C’était une région agricole et d’élevage, dont les habitants étaient de solides paysans. Occupée dès une période fort ancienne, elle fut, avec Orchomène, le centre de la civilisation minyenne et, avec Thèbes, un des plus brillants foyers de culture mycénienne (IIe millénaire av. J.-C.). Les Béotiens, qui donnèrent leur nom à la province, étaient des Étoliens venus de la région d’Arnè, en Thessalie (env. 1100 av. J.-C.). Les cités ainsi occupées par les Béotiens se constituèrent en une ligue, dont les liens politiques restèrent assez lâches. On croit qu’il y avait quatorze cités composant la ligue dans ses débuts, mais le chiffre varia. Éleuthère, dans le Cithéron, se joignit très tôt à Athènes, et Platées resta l’alliée fidèle d’Athènes. Au moment où la ligue prit une grande importance, aux Ve et ive s., elle ne comptait plus que dix cités. Thèbes tenta toujours de constituer cette ligue à son profit, mais elle eut sans cesse à se heurter à la résistance des autres villes, et plus particulièrement à Orchomène, qui rivalisa avec elle de puissance — les autres cités de la ligue, parmi les plus importantes, étaient Haliarte, Copæ, Coronée, Thespies, Lébadée, Oropos, Anthédon, Tanagra, Acræphiæ. Ces cités vivaient sous un régime aristocratique de grands propriétaires fonciers, descendants de rois ou d'anciens chefs, éleveurs de chevaux et de gros bétail. Indépendantes pour leurs affaires intérieures et souvent en lutte les unes contre les autres, elles abandonnèrent parfois une partie de leur souveraineté à la ligue Béotienne, souvent contraintes par Thèbes, qui se présenta comme une sorte de capitale à la fin du Ve et au début du IVe s. L'unité économique fut symbolisée à la fin de la période archaïque par l’émission d’une monnaie unique portant le bouclier échancré, symbole d’entente défensive. La ligue était régie par les béotarques et par un conseil fédéral constitué par les députés alliés. Ce conseil se divisa en quatre sénats pendant la guerre du Péloponnèse, mais nous sommes mal renseignés sur leurs fonctions. L’Assemblée se réunissait auprès du temple d’Athéna Itonia, entre Coronée et Alalcomène, et la ligue fêtait les Pamboiotia près du temple de Poséidon à Onchestos. Après l’éclat que lui donna Thèbes au IVe s. av. J.-C., la Béotie perdit toute importance politique.

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