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BATAILLE Henry Félix

BATAILLE Henry Félix. Poète et auteur dramatique français. Né à Nîmes (Gard) le 4 avril 1872, mort à Rueil-Malmaison (S.-et-O.) le 2 mars 1922. Fils de Léopold de Bataille, un magistrat de l’Empire fort intègre, il fit à Paris ses humanités. S’étant cru la vocation de peintre, il fréquenta l’académie Jullian, où il se distingua bientôt. Mais, féru déjà de théâtre, il fit jouer un peu plus tard une féerie qu’il avait écrite avec R. d’Humières : La Belle au bois dormant (1894). Cette pièce ayant subi un échec, il publia l’année suivante un recueil de vers : La Chambre blanche (1895), qui obtint un certain succès. Il revint cependant au théâtre pour donner un drame en vers libres : La Lépreuse (1896). Mais ses vrais débuts de dramaturge datent de Ton sang (1897). Il attendra néanmoins jusqu’en 1904 pour s’acquérir l’audience du grand public, avec Maman Colibri. Devenu le champion d’un théâtre où le pathétique se fonde sur l’état morbide des personnages, Bataille fera de l’amour l’unique ressort de ses pièces, en exploitant les faits divers les plus scabreux fournis par l’actualité. Outre La Marche nuptiale (1905), son chef-d’œuvre, on peut citer : Potiche (1905), La Femme nue (1908), Le Scandale (1909), La Vierge folle (1910), L’Enfant de l’amour (1911), Le Phalène (1913), Les Flambeaux (représentée pour la première fois au théâtre de la Porte Saint-Martin, le 26 novembre 1912, publiée en 1913), L’Amazone (1917), Les Sœurs d’amour (1919), L’Animateur (1920), La Tendresse (1921), L’Homme à la rose (1921), La Possession (1922), La Chair humaine (1922). Ayant le goût de la sentimentalité, comme d’ailleurs celui de l’esthétisme, et les faisant valoir aux dépens de tout le reste, Bataille connut plus que tout autre les moyens de tirer des larmes du public. Du point de vue de l’expression, il fait trop volontiers usage d’un style flasque et précieux en même temps que déclamatoire. Il serait injuste, cependant, de lui dénier toute force dramatique. Son œuvre demeure un document sur l’état d’esprit de ce temps qu’on nomme « la belle époque » . En tant que poète néo-symboliste, il a laissé trois autres recueils de vers : Le Beau Voyage (1904), La Divine Tragédie (1917), et La Quadrature de l’amour (1920).
♦ « Cet auteur exerce un attrait si complexe, si captieux, ses qualités les plus dangereuses voisinent de si près avec ses défauts les plus séduisants, il a tant de prestige et d’habileté, que la critique doit imiter tous les détours auxquels l’œuvre se plaît...» Jacques Copeau. «Personne ne manie d’une main plus subtile que M. Bataille tous les ressorts, et, s’il le faut, toutes les ficelles du théâtre. Personne ne prévoit et ne calcule plus exactement le sens, la puissance, la durée d’un effet. » Léon Blum.