Barbare (thème littéraire)
Les Grecs qualifiaient de barbare tout ce qui était étranger au monde grec. Devenu méprisant, le terme a été appliqué à toute nation extérieure à ce qu'on tient pour la vraie Civilisation (les États musulmans d'Afrique étaient appelés les États barbaresques jusqu'au XVIIIe siècle). Le mythe du bon sauvage réfute le préjugé ordinaire contre la «barbarie» des civilisations primitives. Le terme reçoit parfois une signification imagée subjective : Barrés, Le Culte du Moi (Sous l'oeil des Barbares). Le domaine barbare est exploité comme source de beauté à l'époque romantique par réaction contre l'esthétique classique et académique : Hugo, La Légende des Siècles; Leconte de Lisle, Poèmes barbares, Rimbaud, par révolte, le valorise : Une saison en enfer (Mauvais Sang).
Dénomination grecque des peuples utilisant des sons gutturaux dans leur dialecte, puis terme désignant tous les peuples non grecs. Ce terme est fréquemment utilisé dans le Nouveau Testament.
BARBARES
C’est sous ce vocable que les Grecs, puis les Romains, ont désigné ceux qui n’appartenaient pas à leur race. On donna ce nom aux hordes qui tentèrent de briser la « paix romaine » : les Vandales, les Huns, les Goths, les Alains, les Burgondes, les Suèves, etc. Les « grandes invasions » barbares ont peu à peu détruit le monde gallo-romain et préparé l’avènement de la féodalité.
barbare. Mot venant d’une onomatopée utilisée à l’origine comme adjectif par Homère pour décrire le langage des Cariens du sud-ouest de l’Asie Mineure, bien que nulle part il ne parle de barbares. Plus tard, le mot fut appliqué à tous les peuples qui ne parlaient pas le grec, et s’étendit par la suite aux Perses, en particulier quand leur puissance croissante vint menacer la liberté des Grecs au début du Ve siècle av. J.-C. Le mot finit ainsi par avoir une signification culturelle plutôt que simplement linguistique, et il s’appliqua aux peuples vivant en dehors de l’orbite des cités-États grecques, parlant ou non le grec (voir macédoine l); c’est pourquoi on pensait que les barbares n’étaient pas civilisés, étaient lâches, cruels, traîtres et ne savaient pas se maîtriser. On estimait parfois que le monde était divisé entre les Grecs avec leurs vertus, et les barbares avec leurs vices. Des intellectuels, depuis le temps de Démocrite et d’Euripide, faisaient occasionnellement ressortir l’unité naturelle de l’ensemble de l’humanité. Ératosthène (2), dans son second livre de la Geographica, où il nie l’utilité de séparer la masse terrestre en trois continents, fait une digression pour soutenir que les gens ne devraient pas être divisés en Grecs et en barbares mais en bons et en mauvais; «car de nombreux Grecs sont mauvais, et de nombreux barbares sont civilisés, notamment les Indiens et les Ariens, et encore les Romains et les Carthaginois, qui bénéficient de formes de gouvernement admirables ». Il se peut qu’Alexandre le Grand ait essayé de donner à ces idées une certaine réalité politique en fondant des cités où Grecs et barbares pouvaient coexister sur la base d’une complète égalité, mais la vieille distinction l’emporta. Les Romains adoptèrent le mot «barbare» et son sens général, mais ils l’étendirent de manière à lui faire englober tout ce qui n’était ni grec ni romain. Le poète comique romain Plaute, dont les pièces furent des adaptations du grec, utilise le mot du point de vue grec, afin d’obtenir un effet comique en décrivant un Romain ou un Italien.
Barbares. Ce mot, employé par Homère pour désigner le parler rude ou incompréhensible des Cariens, avait le sens général d’« étrangers à la race grecque », c’est-à-dire tous ceux qui parlaient un langage qui n’était pas hellénique. Il diffère du mot « étranger » (xenos) en ce sens qu’un étranger était un Grec qui n’appartenait pas à la cité. Entre Hellène et Barbare, il y a une opposition culturelle et ethnique, et, bien souvent, le mot « Barbare » pouvait se teindre d’un sens péjoratif. Cette nuance apparaît nettement chez Aristote, lorsque, pensant aux régimes de monarchies absolues des peuples asiatiques, il souligne que les Barbares sont faits pour obéir, tandis que les Hellènes sont des hommes libres. Cependant, ces différences s’atténuèrent aux yeux des Grecs à l’époque hellénistique par suite de contacts approfondis avec les peuples barbares, qu’ils imprégnaient de leur culture et avec lesquels leurs relations étaient le plus souvent amicales. Ce sentiment est marqué dès la fin de l’époque classique par les théories égalitaires des Cyniques ou d’un Alcidamas (sophiste, disciple de Gorgias, qui vivait au milieu du ive s. av. J.-C.), qui considérait que tous les hommes étaient égaux devant les dieux, la société les rendant esclaves et créant les inégalités.
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