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BANTOUS, BANTU

Groupe linguistique regroupant la majeure partie des populations d’Afrique centrale, d’Afrique orientale et d’Afrique australe. Le terme de « bantou » a été élaboré en 1860 par le linguiste W. C. Bleck pour nommer les langues africaines dans lesquelles le terme « ba-ntu » désigne « les hommes » (mu-ntu au singulier). Comme pour l’indo-européen et le hamitique, le mot a ensuite servi à nommer les individus, donnant de la substance aux grandes théories diffusionnistes sur les civilisations et les techniques, mises à mal par la suite.

On situait ainsi le foyer originel des Bantous au sud-est du Nigéria, d’où ils se seraient dispersés à travers l’Afrique centrale à la veille de notre ère, emportant avec eux les techniques métallurgiques élaborées à Nok, sur le plateau de Jos (Nigéria), 500 ans auparavant. Tandis que se seraient poursuivis ces mouvements de populations, les Zoulous se seraient heurtés aux fermiers hollandais sur les rives du Limpopo en Afrique du Sud. Les recherches archéologiques menées depuis les années 1960 n’ont pu confirmer cette théorie de la « dispersion des Bantous » à partir du foyer originel nigérian, la mise en place des populations apparaissant beaucoup plus complexe. Ces recherches ont notamment mis en évidence que la métallurgie du fer était pratiquée dans la région des Grands Lacs (Afrique centrale) dès le début du Ier millénaire avant notre ère.

En plus de sa parenté linguistique, le « monde bantou » n’en constitue pas moins un ensemble culturel spécifique, décrit dans La Philosophie bantoue (1949), ouvrage du père Placide Tempels qui eut une forte influence sur les intellectuels africains à la veille des indépendances.

Terme proposé en 1856 par le linguiste allemand Wilhelm Bleek pour désigner un ensemble de dialectes très apparentés, parlés par presque toutes les populations du centre et du sud de l'Afrique, au S. du 5e parallèle de latitude N. C'est à tort qu'on a donné à ce terme un sens anthropologique, car les populations de langue bantoue appartiennent à des types ethniques très divers. Cependant, leur unité linguistique a fait naître l'hypothèse d'un peuple venu d'Afrique occidentale et peu à peu descendu dans la partie sud-équatoriale du continent africain, et intégrant les populations préexistantes, dont les Bochimans et les Hottentots seraient les derniers survivants. Cette hypothèse a été confirmée par les découvertes de l'archéologie. Le début de l'expansion bantoue ne peut évidemment être fixé avec certitude, mais il est probable qu'il remonte au Ier millénaire de notre ère et s'est poursuivi très lentement jusqu'au XVIIIe s. Du XIIIe au XVe s. se constituèrent, au S. du fleuve Congo, de grands États bantous : le royaume du Congo, les royaumes loubas et loundas. Dès l'an mille, les Bantous s'étaient heurtés, en Somalie méridionale, aux éleveurs hamites, somalis et gallas. Refluant vers le S., ils occupèrent la région centrale s'étendant du lac Victoria au Limpopo. Certains passèrent sous l'hégémonie des Nilotes qui fondèrent, dans la zone interlacustre, les royaumes kitwaras et le royaume du Rwanda. Au S. du Zambèze s'épanouit l'Empire bantou dont le chef reçut le titre de mweme moutapa dont les Portugais firent Monomotapa, alors que d'autres Bantous, tels les Kikouyous et les Kambas, constituaient des sociétés sans État. Vers le XVe s. environ, les Bantous passèrent le Limpopo et occupèrent la riche plaine côtière du Natal et le territoire de l'actuelle République sud-africaine. Les principaux groupes bantous de cette région étaient les Thongas et les Ngonis, auxquels se rattachaient les Zoulous. Ces derniers fondèrent, au début du XIXe s., un État militaire, qui fut difficilement réduit par les Boers, puis par les Anglais.




BANTOUS. Ensemble des populations africaines vivant au sud de l’Équateur, et parlant des langues de la même famille. Les « foyers bantous » de l’Afrique du Sud sont appelés « bantoustans », aujourd’hui indépendants, le principal étant le Trans-kei.