Ballade
Ballade
1. Au moyen âge Poème à forme fixe comportant trois strophes d’égale longueur et un envoi (strophe plus courte et commençant généralement par le mot Prince).
2. Au XIXe siècle Poème d’inspiration populaire composé de strophes d’égale longueur mis à la mode par les romantiques. Les règles de la ballade médiévale étaient assez complexes, mais n’empêchaient pas l’expression d’un sentiment profond. Cela apparaît bien dans les ballades de Villon (1431-?) : par exemple, la « Ballade des pendus », la « Ballade des dames du temps jadis », pour n’en citer que deux. La ballade au second de ces sens a été illustrée en particulier par Victor Hugo dans Odes et ballades. Le mot aujourd’hui est pris dans le sens de « chanson populaire ». A ne pas confondre avec « balade » (un seul « 1 »), mot familier pour promenade.
BALLADE nom fém. — 1. Poème à forme fixe composé de trois couplets et d’un envoi commençant par le mot « Prince ». 2. Poème de forme libre sur un sujet emprunté à la vie quotidienne ou à la légende.
ETYM. : la « ballade », avant de devenir le poème à forme fixe que l’on connaît, a d’abord été une « chanson de bal ». La ballade dans le premier sens est un poème « à forme fixe », ce qui signifie que sa construction est codifiée par des règles précises. Les trois couplets et l’envoi se terminent par le même vers qui joue le rôle d’un refrain. Tous les vers ont le même nombre de syllabes (8 ou 10). Les couplets sont sur les mêmes rimes. Les couplets peuvent comporter 8, 10 ou 12 vers. L’envoi en comporte 4 quand le couplet est de 8 vers, et 5 quand il est de 10. L’envoi commence par le mot « Prince ». Nous parlons ici de la ballade régulière, car il y eut de nombreuses variations à partir de ce modèle. Le genre apparaît au XIVe siècle et il sera illustré notamment par Christine de Pisan (XIIIe et XIVe siècles), Charles d’Orléans (XIIIe et XIVe siècles), François Villon (XVe siècle) Ballade des pendus, Ballade des dames du temps jadis, Clément Marot (XVe et XVIe siècles). En dépit de quelques retours en vogue au XVIIe siècle, le genre connaît une éclipse assez longue. Il connaît un renouveau au XIXe siècle avec Théodore de Banville, Jules Lemaitre, Richepin, Mendes, Rostand, Paul Fort (on se souvient, en particulier, de celle qui figure dans Cyrano de Bergerac à l’occasion du duel de Cyrano avec le vicomte de Valvert). Les romantiques et notamment Hugo {Odes et ballades) s’intéresseront plutôt à la ballade au second sens, peut-être sous l’influence de l’Allemagne.